L’égorgeur d’El-Fahs était un terroriste multirécidiviste


5 Janvier 2015

Houcem Ben Zid, l’égorgeur de l’agent de police Mohamed-Ali Charaâbi, était l’imam d’une mosquée dans la région du Fahs et il était fiché par la police comme étant un dangereux terroriste, à la tête d’une bande criminelle de 17 éléments.


Le jeune policier Mohamed-Ali Charaabi, égorgé et décapité par des criminels parce qu'il n'avait pas de quoi se défendre.
Travaillant à Tunis, Mohamed-Ali Charaâbi, jeune agent de police de 23 ans, rentrait paisiblement chez lui à El-Ghrifet, une petite localité du gouvernorat de Zaghouan, située à deux kilomètres d’El-Fahs. Dimanche 4 janvier 2014, aux alentours de 22h, il avait enfourché son vieux vélo pour parcourir les 2Km qui le séparait de la maison familiale. C’est à mi-chemin que des criminels, qui sont de la même région, l’ont poignardé puis atrocement décapité en laissant sa dépouille et sa tête au bord de la route.

A peine trois heures après, tard dans la nuit du dimanche 4 janvier, les forces de l’ordre ont réussi à arrêter l’auteur de ce crime, Houcem Ben Zid, son principal complice et frère, Badreddine Ben Zid, ainsi qu’une dizaine d’autres personnes appartenant à une cellule criminelle et terroriste dirigée par le caïd Houcem Ben Zid.

Les arrestations ont été très rapides, et pour cause : Houcem Ben Zid et sa cellule étaient connus et fichés par la police. Selon le policier et syndicaliste Sahbi Jouini, l’auteur de ce crime odieux était l’imam d’une mosquée au Fahs connu par son discours djihadiste et son affiliation à Ansar al-charia. Il était à la tête d’une cellule de 17 criminels qui ont tenté en juin 2014 d’incendier le poste de police d’El-Fahs, qui avait d’ailleurs été déjà incendié le 11 septembre 2012 par les parents en colère de victimes repêchées à Lampedusa. La perquisition de la mosquée a permis à l’époque de trouver des cocktails molotov et d’arrêter les frères Ben Zid et d’autres criminels. Selon Sahbi Jouini, c’est sur « décision politique » qu’ils ont été tous relaxés !

Houcem Ben Zid a été retrouvé par les forces de police caché dans une grotte au djebel El-Ghrifet. La perquisition de son domicile dans la même localité de sa victime a permis de trouver le couteau et la hache encore entachés par le sang du jeune policier Mohamed-Ali Charaâbi. Une dizaine d’autres criminels ont été arrêtés et sont actuellement interrogés par les unités antiterroristes à Tunis.

Comme beaucoup d’autres, ce crime abominable aurait pu être évité si certains hauts responsables politiques du ministère de l’Intérieur n’avaient pas fait preuve de laxisme en relâchant cette bande de criminel en juin 2014. Il aurait pu être évité si la peine capitale était appliquée. Il aurait pu être évité si cet agent de police portait son arme, un droit élémentaire que les syndicats de police réclamaient depuis des mois et que le SGGN vient de réitérer dans son communiqué du 4 janvier 2014.

Si révoltant et incroyable que cela puisse paraitre, les agents de police n’ont effectivement pas le droit de porter leurs armes individuelles en dehors des horaires de travail, ce qui fait d’eux des proies très faciles pour les criminels et les terroristes qui ont été charrié par la « révolution du jasmin » et qui ont pu prospérer et se multiplier grâce à la complicité de la troïka au pouvoir.

Nebil Ben Yahmed

Les deux racailles terroristes, Houcem Ben Zid (à gauche) et son frère Badreddine Ben Zid (à droite).

Le criminel Houcem Ben Zid après son arrestation le 4 janvier 2014.