On aurait pu intituler cet article John qui grogne et John qui rit, en paraphrasant le célèbre roman de la Comtesse de Ségur (1865). John Kerry le démocrate et John McCain le néoconservateur. Celui qui fustige aujourd’hui les Frères musulmans, mieux vaut tard que jamais, et celui qui en a été le plus fanatique défenseur, jusqu’à ce jour. Entre les deux, la différence n’est pas de nature mais de degré !
C’est le Washington Post qui a rapporté les propos surprenants que le secrétaire d’Etat américain a tenu ce mercredi 20 novembre à Washington. Selon le quotidien américain, John Kerry n'a pas mâché ses mots à l’encontre des Frères musulmans égyptiens, « dans une critique la plus dure envers la confrérie à ce jour ». Il les a accusés « d'avoir volé la révolution dans le pays ». Selon Kerry, «Les gamins de la place Tahrir», centre névralgique du mouvement qui a fait tomber Hosni Moubarak en 2011, «n'étaient pas motivés par une quelconque religion ou une idéologie», mais «Ils voulaient étudier, un travail, un avenir et non un gouvernement corrompu qui les prive de tout cela».
John Kerry, qui a raison de parler de « gamins » et cela vaut aussi bien pour l’Egypte que pour la Tunisie, a précisé que ces révoltés «se sont exprimés à travers Twitter et Facebok et c'est ça qui a porté la révolution. Et puis (la révolution) a été volée par l'entité la mieux organisée de tout le pays, la confrérie». Le Washington Post a ajouté que « Les Frères musulmans ont été portés au pouvoir à travers leur vitrine politique, le parti Liberté et Justice, à la faveur des législatives organisées fin 2011. Leur candidat Mohamed Morsi a ensuite été élu à la présidence en juin 2012, avant d'être destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet, quelques jours après des manifestations monstres réclamant son départ.
Le quotidien américain ne dit pas que ces Frères musulmans égyptiens, comme leurs acolytes tunisiens et libyens, n’auraient pas accédé au pouvoir sans le soutien politique et financier américain, 28 milliards de dollars en tout (ce que Barack Obama a reconnu devant le Sénat), et sans l’appui financier, politique, diplomatique et médiatique de l’émirat théocratique du Qatar.
Le Washington Post poursuit que « Les Etats-Unis n'ont jamais qualifié le renversement de M. Morsi de «coup d'Etat», ce qui les aurait légalement contraints à mettre fin à leur aide. En août, M. Kerry a expliqué que le geste de l'armée visait à «rétablir la démocratie». Washington a cependant gelé une partie de son aide annuelle au Caire, qui se monte à 1,5 milliard de dollars, dont 1,3 milliard en aide militaire ».
Selon notre propre lecture des événements depuis le sursaut nationaliste égyptien, l’administration américaine n’a pas changé de politique à l’égard des islamistes. Ce qui se passe en Tunisie le prouve. Après leur échec en Egypte et en Syrie, les Américains essayent tout simplement de se conformer à la realpolitik, dans l’attente de reprendre la main sur les événements et de maitriser les processus « révolutionnaires » qu’ils ont provoqués. L’assassinant du général Abdelfattah al-Sissi ferait basculer la situation en Egypte et remettrai en scelle les Frères musulmans. C’est pourquoi, une « maladie subite » du général égyptien est à l’étude dans les sous-sols de la CIA !
Nebil Ben Yahmed
C’est le Washington Post qui a rapporté les propos surprenants que le secrétaire d’Etat américain a tenu ce mercredi 20 novembre à Washington. Selon le quotidien américain, John Kerry n'a pas mâché ses mots à l’encontre des Frères musulmans égyptiens, « dans une critique la plus dure envers la confrérie à ce jour ». Il les a accusés « d'avoir volé la révolution dans le pays ». Selon Kerry, «Les gamins de la place Tahrir», centre névralgique du mouvement qui a fait tomber Hosni Moubarak en 2011, «n'étaient pas motivés par une quelconque religion ou une idéologie», mais «Ils voulaient étudier, un travail, un avenir et non un gouvernement corrompu qui les prive de tout cela».
John Kerry, qui a raison de parler de « gamins » et cela vaut aussi bien pour l’Egypte que pour la Tunisie, a précisé que ces révoltés «se sont exprimés à travers Twitter et Facebok et c'est ça qui a porté la révolution. Et puis (la révolution) a été volée par l'entité la mieux organisée de tout le pays, la confrérie». Le Washington Post a ajouté que « Les Frères musulmans ont été portés au pouvoir à travers leur vitrine politique, le parti Liberté et Justice, à la faveur des législatives organisées fin 2011. Leur candidat Mohamed Morsi a ensuite été élu à la présidence en juin 2012, avant d'être destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet, quelques jours après des manifestations monstres réclamant son départ.
Le quotidien américain ne dit pas que ces Frères musulmans égyptiens, comme leurs acolytes tunisiens et libyens, n’auraient pas accédé au pouvoir sans le soutien politique et financier américain, 28 milliards de dollars en tout (ce que Barack Obama a reconnu devant le Sénat), et sans l’appui financier, politique, diplomatique et médiatique de l’émirat théocratique du Qatar.
Le Washington Post poursuit que « Les Etats-Unis n'ont jamais qualifié le renversement de M. Morsi de «coup d'Etat», ce qui les aurait légalement contraints à mettre fin à leur aide. En août, M. Kerry a expliqué que le geste de l'armée visait à «rétablir la démocratie». Washington a cependant gelé une partie de son aide annuelle au Caire, qui se monte à 1,5 milliard de dollars, dont 1,3 milliard en aide militaire ».
Selon notre propre lecture des événements depuis le sursaut nationaliste égyptien, l’administration américaine n’a pas changé de politique à l’égard des islamistes. Ce qui se passe en Tunisie le prouve. Après leur échec en Egypte et en Syrie, les Américains essayent tout simplement de se conformer à la realpolitik, dans l’attente de reprendre la main sur les événements et de maitriser les processus « révolutionnaires » qu’ils ont provoqués. L’assassinant du général Abdelfattah al-Sissi ferait basculer la situation en Egypte et remettrai en scelle les Frères musulmans. C’est pourquoi, une « maladie subite » du général égyptien est à l’étude dans les sous-sols de la CIA !
Nebil Ben Yahmed