Hédi Baccouche : Je n’ai pas trahi mon pays et je n’ai jamais été l’ami de Kamel Eltaïef


10 Janvier 2014

En réaction à notre article, M.Hédi Baccouche a contacté un intellectuel que nous respectons effectivement et qui a une certaine influence sur notre ligne éditoriale, mais pas au point de nous l’imposer. Il nous a appelé pour nous demander de « corriger certaines erreurs qui portent préjudice à un ancien premier ministre qui a toujours été fidèle à sa patrie ».


L’article en question a été publié le 26 décembre dernier sous le titre, il est vrai un peu excessif, de « Tunisie : Hédi Baccouche, rcédiste et traitre multirécidiviste  ». Dans cet article, nous n’avons fait que reprendre et commenter une déclaration de Hédi Baccouche sur les ondes de Jawhara FM, le jeudi 26 décembre 2013. Voici exactement ce qu’il a déclaré : « Mohamed Ghannouchi (PM) a pensé entraver le retour de Rached Ghannouchi (FM). Je lui ai dit que la révolution s’est déclenchée et on ne peut pas dire à un citoyen tunisien, qui a une vision, tu ne vas pas revenir dans ton pays ».

Hédi Baccouche a dit à notre ami intellectuel qu’il assumait totalement ses propos, mais en niant catégoriquement avoir été influencé par Kamel Eltaïef, « qui n’a jamais été mon ami et qui m’a au contraire poursuivi de sa haine pendant 20 ans ». Il a fait cette précision pour démentir ce que nous avons écrit le 26 décembre, à savoir que : « L’idée d’autoriser le chef des Frères musulmans, Rached Ghannouchi, de revenir immédiatement en Tunisie, malgré sa condamnation par la Justice tunisienne, est donc un ordre américain transmis à Hédi Baccouche via Kamel Eltaïef ».

Même si nous avons toutes les raisons et tous les éléments que le retour du chef des Frères musulmans a été une décision américaine et qatarie, nous prenons acte de cette précision historique de Hédi Baccouche, qui a bien raison de se démarquer de Kamel Eltaïef, le traitre No1 qui est au service des Américains depuis le début des années 1980 et qui est pour la Tunisie ce qu’Ahmed Chalabi fut pour l’Irak, avec la différence que ce dernier était professeur de mathématique alors que Kamel Eltaïef est un Bac moins quatre.

Dans la même émission de Jawhara FM, Hédi Baccouche a déclaré qu’au début de l‘ère Ben Ali, il était pour la reconnaissance du parti islamiste dont il ne partage pas par ailleurs l’idéologie puisqu’il est destourien et bourguibiste.  Il a textuellement dit « qu’avec Ben Ali, après les élections de 1989, nous avons décidé de reconnaitre Ennahda qui venait de changer d’appellation comme gage de bonne foi…Pour des intérêts politiques et des considérations idéologiques, certains ont influencé Ben Ali pour qu’il revienne sur sa décision ».

Cela est parfaitement vrai, encore faut-il préciser deux faits historiques incontestables. Premièrement, que les opposants à la reconnaissance d’Ennahda n’étaient pas seulement des destouriens mais surtout les nombreux gauchistes ralliés au « changement du 7 novembre 1987 ». Deuxièmement, que Rached Ghannouchi assume personnellement la responsabilité dans la radicalisation du régime à l’égard des islamistes. Pourquoi ? Parce que c’est lui qui a pris la décision de passer à l’action violente et à la fomentation de complots avec des puissances étrangères. L’Etat tunisien s’est défendu et il a eu parfaitement raison d’écraser la canaille intégriste.
  
Hédi Baccouche a également précisé que dans notre document exclusif, « L’échange téléphonique qui a scellé le destin de la Tunisie », publié le 25 octobre 2012, il y est rapporté que « j’ai eu Ridha Grira au téléphone. Or, c’est totalement faux. Ce n’est pas lui que j’ai eu au téléphone mais Mohamed Ghannouchi ». La qualité de l’enregistrement qui est toujours en notre possession ne nous permet pas d’infirmer ou de confirmer cette information, qui est finalement un détail. Le plus important pour nous c’est le fond, c’est-à-dire la question portant sur « les instructions d’une ambassade particulière ».
Nous tenons à préciser ici que nous n’avons rien de personnel contre Hédi Bacouche. Notre rôle est d’informer et de garder allumée la flamme de la résistance nationaliste. Notre mission est de rendre justice aux patriotes qui ont participé à la libération nationale et qui ont consacré leur vie au service de la Tunisie –et nous ne doutons pas que Hédi Baccouche en fasse partie-, et à dénoncer la cinquième colonne et tous les traitres qui ont vendu leur âme à l’Amérique, au Qatar, à l’Arabie Saoudite et même à Israël. Nous prenons systématiquement pour cible toute personne qui, par ses déclarations ou ses écrits, chercherait à travestir l’histoire, à laver les Frères musulmans de leurs crimes, à présenter la conspiration du 14 janvier 2011 comme une authentique révolution, ou à salir l’honneur des vrais patriotes tunisiens.

Nous accordons le droit de réponse à toute personne qui le réclamerait. Nous publions tous les articles qui sont adressés à notre rédaction, y compris ceux qui nous critiquent. C’est notre conception du journalisme libre et indépendant, qui est inséparable de notre vision patriotique en ces temps où le patriotisme est en berne et le harkisme en hausse à la bourse de la prostitution politique. Tunisie Secret n'est ni un journal commercial, ni un média de propagande. C'est une publication militante...comme le fut le journal L'Action, au temps de la glorieuse et unique Révolution tunisienne contre le colonialisme. TunisieSecret  

Karim Zmerli