Ghannouchi active Abbou pour décapiter Rachid Ammar


16 Juin 2013

Mohamed Abbou qui vise le poste de son ex-mentor Moncef Marzouki, n’agit plus que sur instructions de Rached Ghannouchi. Sa dernière diatribe contre le général Rachid Ammar fait partie de la stratégie d’Ennahda d’instaurer durablement sa dictature islamiste. Mohamed Abbou aspire à la présidence de la République et il sait que pour y parvenir, il doit conserver son statut de premier larbin de Ghannouchi. Analyse des agissements d’un imposteur devenu homme politique et d’un céperiste resté islamiste !


Le 6 juin dernier, Mohamed Abbou a publié sur sa page facebook une violente critique contre le général Rachid Ammar, en appelant à son limogeage et à son remplacement par un autre haut gradé de l’armée. Il a commencé son texte intitulé « Il est temps de changer le commandement militaire » par ces phrases démagogiques : « Les corps de nos soldats et nos agents de sécurité sont déchiquetés dans les explosions de ces mines au Chaâmbi. Et à chaque fois que nous pensons que l’affaire est close, de nouvelles mines explosent, et s’approchent aujourd’hui des zones habitées».

Cet avocassier qui incarne la trahison et l’opportunisme et qui est devenu, avec son épouse, richissime en seulement deux ans a déclaré qu’« Il faut aujourd’hui effectuer un changement à la tête de l’institution militaire, et nommer un nouveau chef d’Etat major des trois armées…Il n’est pas logique qu’un responsable puisse garder son poste alors qu’il a échoué dans sa mission. Le nouveau promu devra donner un nouveau souffle de l’institution militaire, et permettra assurément de mettre fin aux attaques du Chaâmbi ». Il a justifié ces propos irresponsables le 13 juin 2013 sur les ondes de radio Shems FM.

L’ex-zélateur de Moncef Marzouki et depuis une année agent de Rachid Ghannouchi oublie un petit détail, à savoir que derrière ces attentats au Chaambi, il y a des éléments militaires déjà acquis à la cause islamiste et qui n’obéissent pas aux ordres de leur hiérarchie militaire mais à ceux du chef des Frères musulmans en Tunisie. Toute la manœuvre consiste précisément à discréditer le général Rachid Ammar, à montrer son incompétence en vue de le mettre à la retraite. Les deux derniers soldats tués à Chaambi n’ont pas été victimes de mines anti-personnelles comme cela a été dit, mais d’une bombe télécommandée à distance et qui n’a sauté qu’au passage des jeunes soldats.
 
Pour comprendre cette manœuvre, il faut rappeler que depuis la diffusion, en octobre 2012, d’une vidéo de Rached Ghannouchi à son insu, le général Ammar se méfie comme de la peste du chef des Frères musulmans en Tunisie. Et pour cause, dans cette vidéo (voir ci-dessous), Ghannouchi confiait à ses ouailles sa stratégie secrète pour la conquête définitive du pouvoir. Il avait dit ce jour là au sujet des forces laïques que « l’information est entre leurs mains, que l’économie est entre leurs mains, que l’administration est entre leurs mais…En plus, le RCD revient en force et il contrôle aussi l’information et l’armée. L’armée n’est pas assurée, elle n’est pas acquise, et la police aussi… ». C’est depuis cette vidéo que le général Ammar a pris ses distances avec Ghannouchi pour se rapprocher de Moncef Marzouki. Rachid Ammar devait d’ailleurs partir à la retraite en août 2012 et c’est le président provisoire qui a tout fait pour proroger sa carrière à la tête des trois armées, responsabilité qu’il occupe depuis avril 2011. Marché de dupe entre deux imbéciles : le général sans honneur qui pense ainsi trouver un nouveau protecteur pour prolonger sa carrière de félon, et le président provisoire qui espère ainsi bénéficier du soutien de l’armée ainsi que celui de la Grade présidentielle, lors des prochaines élections…si elles se concrétisent !

Il faut également rappeler que la purge de la police nationale et de l’armée a commencé dès octobre 2011. L’un des premiers hauts gradés à en être victime a été le général Ahmed Chabir, qui vit depuis sous haute surveillance. Ce fut ensuite le cas du général Taïeb Lajimi, qui avait été muté à l’Inspection générale. Sur instruction de Rached Ghannouchi, le colonel plein Néjib Jelassi a été nommé chef d’état major de l’armée de l’air. Cet officier qui a une bonne réputation a été sous le règne de Ben Ali attaché militaire à l’ambassade de Tunisie à Washington. A la même époque où Rachid Ammar était attaché militaire à l’ambassade de Tunisie à Paris.

Selon nos sources, Ennahda prépare la relève de Rachid Ammar. C’est un autre colonel plein, qui a été aussi attaché militaire à l’étranger et qui est revenu en Tunisie il y a 5 mois, qui serait le successeur. Il est actuellement affecté à l’Inspection général. A la suite d’un rapport confidentiel de Mohamed-Ali Ganzoui, Ben Ali se méfiait de cet officier et le soupçonnait de sympathie pro-islamiste. C’est donc lui que Ghannouchi a choisi pour prendre la tête des trois armées à la place du général Ammar.
    
Toujours selon nos sources, depuis que les Ligues de protections de la révolution dont Mohamed Abbou est un fervent défenseur ont exigé l’arrestation de Rachid Ammar et Kamel Eltaëf, le « général qui a dit non à Ben Ali » ne dort plus chez lui. Il est persuadé que Ghannouchi veut sa tête, dans le sens propre ou figuré du terme. Pour Ghannouchi, c’est d’autant plus une priorité que les Qataris l’ont informé que « Rachid Ammar n’est plus fiable et qu’il roule pour certains généraux algériens ». Or, la phobie de ce chef des Frères musulmans, c’est le recommencement du scénario algérien en Tunisie. S’assurer l’aliénation totale et inconditionnelle de l’armée est par conséquent la priorité absolue d’Ennahda.

C’est dans ce contexte qu’il faut replacer l’appel de Mohamed Abbou pour le limogeage de Rachid Ammar. Dévoré par son ambition présidentielle, constatant que Marzouki et Ben Jaafar « sont grillés », que Hamma Hammami « n’est pas pris au sérieux » et que « Béji sera juridiquement exclu de la prochaine compétition électorale pour avoir été au service de l’ancien régime », comme il l’a confié à un ami peu fiable, il s’est démarqué du CPR, une coquille vide, pour fonder, le 7 avril dernier, le « Courant Démocratique », une autre coquille vide ; tout cela pour devenir présidentiable aux yeux de Ghannouchi et de sa secte islamiste.

Depuis l’appel insensé de ce manipulateur manipulé, Rachid Ammar a promis qu’il allait très prochainement s’exprimer. L’opinion tunisienne attend toujours ! En revanche, Mohamed Abbou a essuyé des répliques cinglantes, notamment de Mohsen Marzouk et de Hathem Bourial, dans une lettre ouverte publiée le 8 juin 2013 par Webdo et intitulée « Lettre ouverte à un opportuniste. Monsieur Abbou taisez-vous ». 
Tunisie-Secret.com

Karim Zmerli et Lilia Ben Rejeb