L'égyptienne Howaida Taha, le jour de son éviction d'Al-Jazeera après 19 après de bons et loyaux services.
Cette longue lettre, datée du 13 septembre 2015, commence par la transcription de la décision d’Al-Jazeera à son égard : « Nous regrettons de vous informer que la direction a mis fin à vos services à partir d’aujourd’hui » (voir document original en bas de cet article). Et à Howaida Taha Metoualli Faraj d’écrire :
« Cette phrase résume la fiche de renseignement que j’ai reçue ce matin, jour de mon retour des vacances annuelles. J’étais fonctionnaire d’Al-Jazeera mère, en tant que productrice de documentaires.
Ce matin là, je bouclai 19 ans de carrière moins deux jours. C’est que je suis de la première génération d’Al-Jazeera, plus connue sous le nom de fondateurs, c’est-à-dire ceux qui étaient en poste dès le jour de la première diffusion en 1996 ».
Après avoir longuement racontée les circonstances de son renvoie et rappelée la belle époque et les belles années passées dans cette télévision qui ne l’aurait jamais censurée pour ses opinions politiques ou la qualité de ses films documentaires, une quarantaine en tout, Howaida Taha nous livre d’abord cette perle :
« On peut considérer Al-Jazeera comme un lieu regroupant un représentant de chaque pays arabe, et aussi de chaque service de renseignement ». Voilà qui n’est pas nouveau pour nous mais très instructif pour ceux qui s’intéresse à cette télévision qatarie. Ce qui est important pour nous et ce que nous allons traduire pour vous, c’est ce passage relatif à la nouvelle direction d’Al-Jazeera, plus exactement au nouveau directeur Yasser Abou Helala :
« Ce directeur daéchien, les financiers d’Al-Jazeera ne l’ont pas choisi pour ses capacités de manager qu’il ne possède pas, comme il le sait pertinemment… Ils l’ont choisi en raison de son daéchisme qui a fait sa réputation… Malgré tout, je suis fière d’avoir travaillé pour cette première Al-Jazeera dans laquelle l’esprit daéchien était discret…
Ce qui s’est produit c’est que de discrète, la daéchisation d’Al-Jazeerta est devenue flagrante et détestable. Les daéchiens qui y occupent des postes de décision punissent les fonctionnaires fiers…Mais Al-Jazeera a été sanctionnée par les Egyptiens, qui constituent le plus grand nombre de ses téléspectateurs. Ils l’ont boycotté. Autrefois, il n‘y avait pas un seul café au Caire qui n‘était pas bronché sur Al-Jazeera. Aujourd’hui, il est impossible de trouver un égyptien qui regarde cette chaîne à l’exception des adeptes des Frères musulmans et des autres gangs islamistes qui sont aujourd’hui pourchassés dans les avenues et les ruelles égyptiennes. Mais, conformément à mon engagement auprès de ceux qui m‘ont évincé, je ne donnerai pas d’autres détails sur la daéchisation en cours au sein d’Al-Jazeera…
Je suis triste que ce lieu (Al-Jazeera) soit devenu à ce point daéchisé. Les financiers d’Al-Jazeera étaient autrefois plus intelligents lorsqu‘ils faisaient tout leur possible pour dissimuler leur vrai visage. Je crois que leur intelligence les trahie aujourd’hui qu’ils sont devenus indifférents au fait que d’autres constatent leur daéchisation flagrante… »
Commentaire de TS
On comprend l’amertume de Howaida Taha( طه هويدة ) à l’égard de sa « chère Al-Jazeera ». On la félicite d’avoir balancé quelques vérités sur cette chaîne intégriste, ce qui n‘était pas un acte de courage mais une réaction de vengeance. Le courage aurait été pour cette gauchiste égyptienne qu’elle dise ces vérités plus tôt ; le courage aurait été qu’elle démissionne avant de se faire évincer comme une malpropre.
Comme elle le raconte elle-même, Howaïda Taha a passé 19 ans à Al-Jazeera. Elle a fait beaucoup de documentaires orientés contre l’Irak, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et, surtout contre son propre pays, l’Egypte, qui l’avait d’ailleurs poursuivi en justice en janvier 2007 pour espionnage et intelligence avec un pays étranger. Elle a été bien fidèle à Al-Jazeera pendant toute cette période où « l’esprit daéchien était discret » !
Même évincée, et quitte à se contredire, elle a essayé de manipuler ses lecteurs en leur expliquant qu’il y a eu tout de même un âge d’or d’Al-Jazeera qui aurait commencé en 1996 et se serait poursuivi jusqu’en 2015, puis un âge obscurantiste qui a débuté avec l’arrivée à la tête de cette télévision du jordanien Yasser Abou Helala ( ياسر أبو هلالة ). Cela est évidemment totalement faux car le double agent du MI6 britannique et de la CIA, le Frère musulman palestinien Waddah Khanfar ( وداح خنفر ), qui a passé huit ans à la tête d’Al-Jazeera, a fait encore plus de mal que tous les directeurs qui se sont relayés avant et après lui. Il a été écarté en plein « printemps arabe », en septembre 2011 à la suite de la divulgation le 30 août 2011 d’un câble de Wikileaks en date du 20 octobre 2005, révélant ses relations avec l'Agence américaine de renseignement (voir document ci-dessous).
Quant au vrai daéchien Yasser Abou Helala -et là, Howaïda Taha a parfaitement raison- il est d’origine jordanienne et il a commencé sa carrière islamo-journalistique au début de 1990 dans le journal Al-Ribat ( الرباط ), l’une des voix officielles des Frères musulmans. Il a été recruté par Al-Jazeera en 1999 et grâce à ses relations intimes avec Waddah Khanfar et Hamad Ben Thameur, le président du conseil d’administration d’Al-Jazeera, il a été nommé directeur du bureau de cette chaîne à Amman, poste qu’il occupera jusqu’en juillet 2014, date à laquelle il a été désigné en tant que PDG.
Entre le Frère musulman Waddah Khanfar et le daéchien Yasser Abou Helala, il y a eu l’intermède de l’algérien Mustapha Sawak ( مصطفى السواق ), ancien correspondant d’Al-Jazeera à Londres, et qui est un islamiste light. C’est sans doute la raison pour laquelle il n’a pas fait long feu en tant que PDG. En juillet 2015, il a été remplacé par Yasser Abou Helala.
Enquête menée par Samira Hendaoui
Voici le lien de la lettre intégrale rédigée en langue arabe :
http://albedaiah.com/articles/2015/09/13/96657
Voici le lien du câble de Wikileaks au sujet de Waddah Khanfar:
https://wikileaks.org/plusd/cables/05DOHA1765_a.html#par1
« Cette phrase résume la fiche de renseignement que j’ai reçue ce matin, jour de mon retour des vacances annuelles. J’étais fonctionnaire d’Al-Jazeera mère, en tant que productrice de documentaires.
Ce matin là, je bouclai 19 ans de carrière moins deux jours. C’est que je suis de la première génération d’Al-Jazeera, plus connue sous le nom de fondateurs, c’est-à-dire ceux qui étaient en poste dès le jour de la première diffusion en 1996 ».
Après avoir longuement racontée les circonstances de son renvoie et rappelée la belle époque et les belles années passées dans cette télévision qui ne l’aurait jamais censurée pour ses opinions politiques ou la qualité de ses films documentaires, une quarantaine en tout, Howaida Taha nous livre d’abord cette perle :
« On peut considérer Al-Jazeera comme un lieu regroupant un représentant de chaque pays arabe, et aussi de chaque service de renseignement ». Voilà qui n’est pas nouveau pour nous mais très instructif pour ceux qui s’intéresse à cette télévision qatarie. Ce qui est important pour nous et ce que nous allons traduire pour vous, c’est ce passage relatif à la nouvelle direction d’Al-Jazeera, plus exactement au nouveau directeur Yasser Abou Helala :
« Ce directeur daéchien, les financiers d’Al-Jazeera ne l’ont pas choisi pour ses capacités de manager qu’il ne possède pas, comme il le sait pertinemment… Ils l’ont choisi en raison de son daéchisme qui a fait sa réputation… Malgré tout, je suis fière d’avoir travaillé pour cette première Al-Jazeera dans laquelle l’esprit daéchien était discret…
Ce qui s’est produit c’est que de discrète, la daéchisation d’Al-Jazeerta est devenue flagrante et détestable. Les daéchiens qui y occupent des postes de décision punissent les fonctionnaires fiers…Mais Al-Jazeera a été sanctionnée par les Egyptiens, qui constituent le plus grand nombre de ses téléspectateurs. Ils l’ont boycotté. Autrefois, il n‘y avait pas un seul café au Caire qui n‘était pas bronché sur Al-Jazeera. Aujourd’hui, il est impossible de trouver un égyptien qui regarde cette chaîne à l’exception des adeptes des Frères musulmans et des autres gangs islamistes qui sont aujourd’hui pourchassés dans les avenues et les ruelles égyptiennes. Mais, conformément à mon engagement auprès de ceux qui m‘ont évincé, je ne donnerai pas d’autres détails sur la daéchisation en cours au sein d’Al-Jazeera…
Je suis triste que ce lieu (Al-Jazeera) soit devenu à ce point daéchisé. Les financiers d’Al-Jazeera étaient autrefois plus intelligents lorsqu‘ils faisaient tout leur possible pour dissimuler leur vrai visage. Je crois que leur intelligence les trahie aujourd’hui qu’ils sont devenus indifférents au fait que d’autres constatent leur daéchisation flagrante… »
Commentaire de TS
On comprend l’amertume de Howaida Taha( طه هويدة ) à l’égard de sa « chère Al-Jazeera ». On la félicite d’avoir balancé quelques vérités sur cette chaîne intégriste, ce qui n‘était pas un acte de courage mais une réaction de vengeance. Le courage aurait été pour cette gauchiste égyptienne qu’elle dise ces vérités plus tôt ; le courage aurait été qu’elle démissionne avant de se faire évincer comme une malpropre.
Comme elle le raconte elle-même, Howaïda Taha a passé 19 ans à Al-Jazeera. Elle a fait beaucoup de documentaires orientés contre l’Irak, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et, surtout contre son propre pays, l’Egypte, qui l’avait d’ailleurs poursuivi en justice en janvier 2007 pour espionnage et intelligence avec un pays étranger. Elle a été bien fidèle à Al-Jazeera pendant toute cette période où « l’esprit daéchien était discret » !
Même évincée, et quitte à se contredire, elle a essayé de manipuler ses lecteurs en leur expliquant qu’il y a eu tout de même un âge d’or d’Al-Jazeera qui aurait commencé en 1996 et se serait poursuivi jusqu’en 2015, puis un âge obscurantiste qui a débuté avec l’arrivée à la tête de cette télévision du jordanien Yasser Abou Helala ( ياسر أبو هلالة ). Cela est évidemment totalement faux car le double agent du MI6 britannique et de la CIA, le Frère musulman palestinien Waddah Khanfar ( وداح خنفر ), qui a passé huit ans à la tête d’Al-Jazeera, a fait encore plus de mal que tous les directeurs qui se sont relayés avant et après lui. Il a été écarté en plein « printemps arabe », en septembre 2011 à la suite de la divulgation le 30 août 2011 d’un câble de Wikileaks en date du 20 octobre 2005, révélant ses relations avec l'Agence américaine de renseignement (voir document ci-dessous).
Quant au vrai daéchien Yasser Abou Helala -et là, Howaïda Taha a parfaitement raison- il est d’origine jordanienne et il a commencé sa carrière islamo-journalistique au début de 1990 dans le journal Al-Ribat ( الرباط ), l’une des voix officielles des Frères musulmans. Il a été recruté par Al-Jazeera en 1999 et grâce à ses relations intimes avec Waddah Khanfar et Hamad Ben Thameur, le président du conseil d’administration d’Al-Jazeera, il a été nommé directeur du bureau de cette chaîne à Amman, poste qu’il occupera jusqu’en juillet 2014, date à laquelle il a été désigné en tant que PDG.
Entre le Frère musulman Waddah Khanfar et le daéchien Yasser Abou Helala, il y a eu l’intermède de l’algérien Mustapha Sawak ( مصطفى السواق ), ancien correspondant d’Al-Jazeera à Londres, et qui est un islamiste light. C’est sans doute la raison pour laquelle il n’a pas fait long feu en tant que PDG. En juillet 2015, il a été remplacé par Yasser Abou Helala.
Enquête menée par Samira Hendaoui
Voici le lien de la lettre intégrale rédigée en langue arabe :
http://albedaiah.com/articles/2015/09/13/96657
Voici le lien du câble de Wikileaks au sujet de Waddah Khanfar:
https://wikileaks.org/plusd/cables/05DOHA1765_a.html#par1
Le daéchien jordanien Yasser Abou Hilala, l'actuel PDG d'Al-Jazeera.
L'algérien Mustapha Sawak, PDG d'Al-Jazeera de septembre 2011 à juillet 2014.
Le Frère musulman palestinien Waddah Khanfar, PDG d'Al-Jazeera de 2003 à 2011.
La notification de licenciement de Howaida Taha.