Exclusif : ce que les médias n’ont pas dit sur Abou Bakr al-Baghdadi, un mercenaire du Qatar et des Etats-Unis (vidéo)


7 Juillet 2014

Plusieurs médias en parlent, mais aucun n’a osé dire qui était véritablement Ibrahim Awaad al-Bakri, alias Abou Bakr al-Baghdadi, à savoir une création de la CIA et des services qataris, qui a échappé au contrôle de ses créateurs, comme autrefois son prédécesseur, Oussama Ben Laden. Précision de taille: le ministère de l'Intérieur irakien a démenti que l'homme qu'on voit dans cette vidéo soit Abou Bakr Al-Baghdadi, qui aurait été gravement blessé il y a plus d'une semaine et transféré en territoire syrien.


Le chef du groupe ultra radical, l'Etat islamique (EI), Abou Bakr Al-Baghdadi (43 ans), récemment auto-désigné "calife", est apparu samedi 5 juillet pour la première fois dans une vidéo postée sur des sites jihadistes. Il a appelé l’ensemble des musulmans à lui obéir. Le premier à lui prêter allégeance est un tunisien, un certain Seifeddine Erraïes, porte-parole d’Ansar al-Charia au pays de la « révolution du jasmin » !

Homélie triomphaliste, califat fantomatique

Lors de son homélie du vendredi, le supposé Abou Bakr al-Baghdadi a déclaré « Allah a promis la victoire aux combattants. Nous avons un Livre qui guide et un glaive qui vainc…Et voilà qu’Allah a fait triompher les musulmans qui, après de longues années de djihad et de patience, se sont empressés d’annoncer le califat et la désignation de l’imam, ce qui est un devoir des musulmans. L’instauration du califat est un devoir qui a été délaissé durant des siècles,  et c’est parce que le califat s’est éclipsé du monde que les musulmans l’ont ignoré… ».

En reprenant mot pour mot le célèbre discours du premier calife de l’islam, Abou Bakr al-Siddik, qui a régné de 632 à 634, l’imposteur de Mossoul a ajouté : « Je suis le Wali (parrain) désigné pour vous guider, et cette lourde responsabilité m’accable parce que je ne suis pas le meilleurs d’entre vous. Si vous me voyez dans le droit chemin, aidez-moi ; si vous me voyez dévier, conseillez-moi et obéissez-moi. Si je n’obéis pas à Allah, vous ne me devez pas obéissance ».

Poursuivant son délire, Abou Bakr al-Baghdadi a ajouté : « Je ne vous fais pas les promesses que vous font les rois et les dirigeants, à savoir la paix, la prospérité et la sécurité. Je vous promet par contre ce qu’Allah a promis aux croyants » !

Deux jours après, les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont proclamé l'établissement d'un califat sur les territoires qu'ils ont conquis en Irak et en Syrie voisine, avant d'annoncer qu'ils changeaient le nom de leur groupe en "Etat islamique", tout court sans référence à la géographie ni aux pays.

Calife d’Allah ou mercenaire des Américains ?

Abou Bakr al-Baghdadi, terroriste sunnite notoire, qui agissait jusque-là dans l'ombre, a lancé cet appel lors d'un prêche vendredi à Mossoul, deuxième ville d'Irak (nord) conquise lors de l'offensive lancée par ses combattants le 9 juin en Irak, où ils occupent de larges pans de territoires. Mais, dans une déclaration à l’agence Reuters, le porte-parole du ministère irakien de l’Intérieur a indiqué qu’après « analyse de la vidéo, l’individu proclamé calife n’est pas Abou Bakr al-Baghdadi, celui-ci ayant été blessé dans la région des Al-Anbar avec son compagnon Abou Mohamed al-Tounissi et transféré dans les territoires syriens qui sont sous le contrôle des djihadistes ».

Agé de 43 ans, le supposé calife à la montre Rolex s’appelle en réalité Ibrahim Awaad al-Bakri. Ancien étudiant en théologie, il a rejoint la résistance irakienne dès l’invasion impérialiste des troupes anglo-américaines en 2003. Fait prisonnier la même année, il a été mystérieusement libéré en 2006 avec pour mission l’infiltration d’Al-Qaïda en Irak. Plus exactement l’entrée en contact avec le chef d’Al-Qaïda en Irak, Abou Moussab al-Zarkaoui.

D’origine jordanienne, ce dernier s’appelle en réalité Ahmad Fadil al-Nazzat al-Khalayla. Auteur de plusieurs attentats ayant fait des milliers de morts civils chiites, il était l’ennemi No1 des forces impérialistes et colonialistes en Irak. C’est lui qui avait fait exploser, le 19 août 2003, l'immeuble abritant le personnel de l'ONU au cœur de Bagdad, causant la mort de 22 personnes dont le représentant des Nations Unies, le brésilien Sérgio Vieira de Mello. Il est aussi le cerveau de l’attaque, le 29 août 2003, contre la mosquée d'Ali à Nadjaf, ville sainte chiite, qui a fait 85 victimes. Le 11 mai 2004, il a fait diffuser par Internet, une vidéo montrant la décapitation d'un jeune otage américain, Nicholas Berg. C’est à partir de ce moment là que sa tête a été mise à prix par les Américains, une récompense de 25 millions de dollars US pour sa capture, la même somme que pour Oussama Ben Laden !

C’est le  7 juin 2006, lors d'un bombardement américain par deux F-16 dans la municipalité de Hibhib au nord de Bakouba, à 50 Km au nord-est de Bagdad, qu’Ahmad Fadil al-Nazzat al-Khalayla, alias Abou Moussab al-Zarkaoui, sera éliminé avec sept de ses adjoints, notamment son conseiller religieux cheikh Abdel Rahman. 24 heures auparavant, il avait organisé un « sommet » djihadiste auquel a pris part Abou Bakr al-Baghdadi et son groupe ! Selon Nabil Nouaym, un terroriste égyptien repentis, qui témoignait sur une chaine de télévision égyptienne, « par où est passé al-Baghdadi, l’aviation américaine a mené des frappes ciblées à peine quelques heures après » !

Mission accomplie, contrat reconduit

La tête pensante d’Al-Qaïda en Irak éliminée, Abou Bakr al-Baghdadi peut alors constituer son propre groupe « Daech » pour éradiquer ce qui reste d’Al-Qaïda au pays de Saddam Hussein et s'occuper également de la vraie résistance patriotique et bathiste. 30 millions de dollars lui sont alors versés par de généreux donateurs Qataris et Saoudiens. De 2007 à 2009, Daech parviendra à supplanter Al-Qaïda en Irak. Mais avec le « printemps arabe », la priorité n’était plus la guerre contre l’influence iranienne en Irak mais la destruction de l’Etat syrien. Toutes les troupes de Baghdadi sont alors transférées en territoires syriens, où ils ont rejoint les mercenaires afflués des quatre coins du monde. Ils ne sont font plus appeler Daech, mais l’EIIL.

Le nouveau contrat d’Abou Bakr al-Baghdadi avec ses commanditaires Américains, Qataris, Saoudiens et Turcs devait être à durée déterminé, un CDD que la résistance héroïque du peuple et de l’Etat syriens ont fait capoter. N’ayant pas réussi à faire tomber l’Etat syrien, les mercenaires islamo-atlantistes ont vu alors leur contrat prolongé et modifié en CDI : retour en territoires irakiens pour punir le chiite Nouri al-Maliki, accusé par les impérialistes de soutien au régime syrien, et livrer une guerre sans merci contre l’Iran, principal allié tactique de la Syrie dans la région.

Pour preuve que les Américains tirent les ficelles, ils se sont contentés de dépêcher 200 conseillers militaires pour «encadrer » l’armée irakienne, plutôt que d’envoyer leurs troupes pour stopper l’offensive des djihadistes en Irak, qui ont mis la main depuis trois semaines sur Mossoul, deuxième ville du pays, une grande partie de sa province Ninive (nord), ainsi que des secteurs des provinces de Diyala (est), Salaheddine (nord) et Kirkouk (ouest) ; à l’inverse de la Russie, principale alliée stratégique de la Syrie, qui a immédiatement livré cinq avions de combat Sukhoi.

Comme d’habitude, les Américains jouent aux apprentis-sorciers. Si leur plan a relativement réussi jusqu’à présent –le Kurdistan ayant profité de la situation pour amorcer son indépendance sur l’Irak, ce qui arrange Israël et les USA-, l’annonce du califat par Abou Bakr al-Baghdadi est une mauvaise surprise pour eux et surtout pour leurs Etats satellites, le Qatar et l’Arabie Saoudite. Comme autrefois leur robot Oussama Ben Laden, Abou Bakr al-Baghdadi ne semble plus en commande téléguidée. Sa destruction est donc imminente et sa tête a déjà été mise à prix par les Yankees: 10 millions de dollars. Beaucoup moins que la tête de celui à l'élimination duquel il avait collaboré, à savoir Abou Moussab al-Zarkaoui, qui valait 25 millions de dollars ! 

Nabil Ben Yahmed