Le leçon de Vladimir Poutine à François Hollande.
C’était la toute première rencontre entre deux présidents fraîchement élus. Pour Vladimir Poutine, qui a bien connu, au cours de ses précédents mandats Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, sa visite de quelques heures à Paris le vendredi 1er juin 2012 était l’occasion de faire connaissance avec son homologue « socialiste » et vice-versa.
A l’époque, l’Egypte était encore sous le régime des Frères musulmans, la Tunisie s’enlisait dans l’islamisme « modéré », la Libye partait en morceaux, le Yémen redécouvrait sa nature tribale et bientôt la guerre civile, le Qatar triomphait et Israël jubilait. Il ne restait plus que la chute de la Syrie pour compléter le sinistre tableau du « printemps » dit arabe.
C’est dans ce contexte que le « socialiste » François Hollande a osé demander à Vladimir Poutine de rejoindre le camp des « droits de l’homme » et de laisser tomber le « dictateur de Damas ». Autrement dit de ne pas user de son droit de véto pour laisser le Conseil de sécurité adopter des sanctions militaires contre la Syrie. Le bellicisme de la France « socialiste » était alors plus fort que l’impérialisme américain ! Comme ses alliés très « démocrates », les Qataris, les Saoudiens et les Turcs, M. François Hollande radotait, « Bachar Al-Assad doit partir ».
Les médias aux ordres avaient alors partiellement rapportés la réplique cinglante de Vladimir Poutine, selon lequel le « printemps arabe » et l’instabilité qu’a provoqué les destitutions de dirigeants, comme celle du colonel Kadhafi en Libye ou de Saddam Hussein en Irak n’ont engendré que des malheurs : « Si on écartait du pouvoir un président en exercice, est-ce que vous croyez qu'il y aurait un bonheur total dans ce pays demain ? Non. »
Mais, en dehors de sa conférence de presse conjointe avec le locataire de l’Elysée, Poutine a été encore plus loin dans sa gifle à Hollande. Selon un haut diplomate russe présent au diner, le président Vladimir Poutine a dit : « Vous avez lâché Hosni Moubarak qui était votre plus fidèle allié pour mettre à sa place Morsi. Vous avez trahi Ben Ali pour lui substituer des Frères musulmans. Vous avez trompé les Nations Unies pour aller supprimer Kadhafi et livrer la Libye à Al-Qaïda…Et vous voulez maintenant faire la même chose avec la Syrie. La Russie refuse toute intervention militaire et elle ne contribuera qu’à un accord politique et pacifique qui ne se fera pas sans le président légal de la Syrie ».
Après cette rencontre du 1er juin 2012, les deux présidents se sont revus le 2 octobre 2015. Le contexte géopolitique n’était plus le même : l’Egypte a retrouvé sa dignité et sa souveraineté, la Syrie a résisté à l’invasion daéchienne et reconquière progressivement ses territoires perdus, la Tunisie a perdu son indépendance en confiant son destin à ceux « qui craignent Allah » et en attendant la faillite totale, la Libye et le Yémen s’engouffrent dans la guerre civile en attendant la partition entre puissances néocoloniales.
Nebil Ben Yahmed
A l’époque, l’Egypte était encore sous le régime des Frères musulmans, la Tunisie s’enlisait dans l’islamisme « modéré », la Libye partait en morceaux, le Yémen redécouvrait sa nature tribale et bientôt la guerre civile, le Qatar triomphait et Israël jubilait. Il ne restait plus que la chute de la Syrie pour compléter le sinistre tableau du « printemps » dit arabe.
C’est dans ce contexte que le « socialiste » François Hollande a osé demander à Vladimir Poutine de rejoindre le camp des « droits de l’homme » et de laisser tomber le « dictateur de Damas ». Autrement dit de ne pas user de son droit de véto pour laisser le Conseil de sécurité adopter des sanctions militaires contre la Syrie. Le bellicisme de la France « socialiste » était alors plus fort que l’impérialisme américain ! Comme ses alliés très « démocrates », les Qataris, les Saoudiens et les Turcs, M. François Hollande radotait, « Bachar Al-Assad doit partir ».
Les médias aux ordres avaient alors partiellement rapportés la réplique cinglante de Vladimir Poutine, selon lequel le « printemps arabe » et l’instabilité qu’a provoqué les destitutions de dirigeants, comme celle du colonel Kadhafi en Libye ou de Saddam Hussein en Irak n’ont engendré que des malheurs : « Si on écartait du pouvoir un président en exercice, est-ce que vous croyez qu'il y aurait un bonheur total dans ce pays demain ? Non. »
Mais, en dehors de sa conférence de presse conjointe avec le locataire de l’Elysée, Poutine a été encore plus loin dans sa gifle à Hollande. Selon un haut diplomate russe présent au diner, le président Vladimir Poutine a dit : « Vous avez lâché Hosni Moubarak qui était votre plus fidèle allié pour mettre à sa place Morsi. Vous avez trahi Ben Ali pour lui substituer des Frères musulmans. Vous avez trompé les Nations Unies pour aller supprimer Kadhafi et livrer la Libye à Al-Qaïda…Et vous voulez maintenant faire la même chose avec la Syrie. La Russie refuse toute intervention militaire et elle ne contribuera qu’à un accord politique et pacifique qui ne se fera pas sans le président légal de la Syrie ».
Après cette rencontre du 1er juin 2012, les deux présidents se sont revus le 2 octobre 2015. Le contexte géopolitique n’était plus le même : l’Egypte a retrouvé sa dignité et sa souveraineté, la Syrie a résisté à l’invasion daéchienne et reconquière progressivement ses territoires perdus, la Tunisie a perdu son indépendance en confiant son destin à ceux « qui craignent Allah » et en attendant la faillite totale, la Libye et le Yémen s’engouffrent dans la guerre civile en attendant la partition entre puissances néocoloniales.
Nebil Ben Yahmed