Exclusif: Ridha Grira, enfin libéré


4 Mars 2014

Nous venons d'apprendre que l'ancien ministre de la Défense, M.Ridha Grira, vient d'être libéré par la deuxième chambre du tribunal de première instance de Tunis, après 29 mois de prison arbitraire.


C'est en fin de matinée, aujourd'hui mardi 4 mars 2014, que Ridha Grira, grand commis de l'Etat et ancien ministre de la Défense a été libéré par la deuxième chambre du tribunal de première instance de Tunis, après deux ans et cinq mois de détention arbitraire.

Ridha Grira a été en effet arrêté le 20 septembre 2011, sous des accusations fallacieuses et au nom du "al-chaab yourid". Déjà en septembre 2013, après une année d'emprisonnement malgré sa maladie, l'opinion publique s'attendait à sa libération compte tenu de la santé de sa mère. Celle-ci est décédée en septembre 2013 sans que Ridha Grira puisse assister à ses funérailles, comme M.Mondher Zénaïdi qui a récemment perdu son père, une figure illustre du patriotisme et de l'intelligentsia tunisienne à l'aube de l'indépendance.  

Si cette libération peut-être interprêtée comme un acte d'indépendance de la Justice tunisienne à la suite du départ de la troïka et de l'arrivée du gouvernement intérimaire de Mehdi Jomaa, il faudrait qu'elle touche d'autres ministres et hauts responsables qui sont encore en prison. Notamment Rafik Belhadj Kacem, Ali Seriati, Mohamed Lamine el-Abed, Rafaa Dkhil, Jilani Deboussi, Nadhir Hamada, Adel Tiwiri, Jalel Boudrigua, Lotfi Zouaoui…et des dizaines d'autres qui ont été arrêtés par basse vengeance et au nom du slogan populiste "Le peuple veut".

Maintenant que le "peuple" ne veut plus rien, à part se nourrir, retrouver la sécurité et la paix civile dont il jouissait avant le coup d'Etat du 14 janvier 2011, tous les prisonniers politiques doivent être libérés et tous les exilés politiques doivent revenir dans leur pays. C'est à cette condition qu'une réconciliation nationale pourrait s'établir et que le gouvernement de Mehdi Jomaa se démarquera réellement des gouvernements qui l'ont précédé et qui ont contribué à la ruine de la Tunisie, en trois ans d'amateurisme, de corruption, d'endettement et d'atteinte à la souveraineté du pays.

Nebil Ben Yahmed