Exclusif : Les Frères musulmans montrent leur vrai visage à l’IMA de Paris (vidéo)


22 Octobre 2013

Les islamistes ont failli lyncher l’écrivain égyptien Alaa al-Aswany, invité par l’Institut du Monde Arabe pour parler de littérature. La rencontre a tourné à la pagaille et le célèbre écrivain a dû être évacué d’urgence pour éviter la violence d’une salle en pleine hystérie. Chut, on ne parle pas de ces choses là, surtout en temps de crise. Cela pourrait altérer le beau tableau de la "diversité culturelle"! Aucun journal français n’a, en effet, évoqué l’incident, pas plus d'ailleurs que la presse arabe. Voici en exclusivité le récit de cette « belle » rencontre littéraire au cœur de Paris, avec en complément le témoignage capital de Gilles Gauthier, l’ancien consul de France à Alexandrie, qui accuse Al-Jazeera de complicité et de mensonge.


Vous connaissez sans doute la magnifique chanson de Serge Reggiani « Les loups sont entrés dans Paris ». Le chanteur français parlait des troupes nazies arrivées pour occuper la capitale française et humilier sa population. Toute proportion gardée, les hordes qui menacent les Français, y compris ceux qui sont de confession musulmane, ne sont plus les nazis et les nazillons, mais les islamo-fascistes qui tissent leur toile depuis des années et qui, depuis le « printemps » islamiste se sentent suffisamment forts pour défier la République et rejeter ses valeurs. Cette défiance et cette puissance, ils ne la tirent pas de leur foi leucémique, ni de leur courage intrinsèque, mais de l’argent qui leur vient de la Mecque des Frères musulmans et du néo-wahhabisme, et de la capitale du terrorisme islamiste : Doha.

Il a bien changé cet islam de France que la majorité des musulmans Français voulaient tolérant et compatible avec la laïcité. Ce qui s’est passé le 16 octobre dernier est sans précédent. Jamais une rencontre dans un endroit aussi prestigieux que l’Institut du Monde Arabe n’a été aussi gravement perturbée et annulée. C’est le président de l’IMA, Jack Lang, qui a dû être surpris par la sauvagerie et la violence de ses ex-doux amis, les « islamistes modérés », pour lesquels il avait pris fait et cause contre les « dictatures » tunisienne, algérienne et égyptienne. C’était bien avant la révolution dite du « printemps arabe ».

Face à un écrivain venu parler de son dernier roman et de son œuvre en général, les islamo-fascistes ont scandé « Abat le pouvoir militaire » et ont traité ce célèbre homme de lettres de « traitre » et de « fils de chien », en le poursuivant jusqu’à son refuge derrière la tribune. Comme l’indique Gilles Gauthier, des invités ont été bousculé et des femmes giflées parce qu’elles ont osé blâmer les perturbateurs d’avoir gâché leur soirée.

Il y a un peu plus de deux ans, à l’Institut du Monde Arabe, l’hypocrite Alain Juppé, alors ministre des affaires étrangères, faisait l’apologie de la « révolution du jasmin » et encensait les Frères musulmans tunisiens pour leur « modération » et leur « esprit démocratique ». C’était la veille de son départ pour Tunis, non point pour féliciter le peuple tunisien pour sa « grande révolution », mais « pour rencontrer et discuter avec les dirigeants d’Ennahda » ! Voici maintenant le témoignage édifiant que  l’ancien consul de France à Alexandrie a publié sur sa page facebook.

Lilia Ben Rejeb

En commençant ce bref message, j'ai envie de remercier les frères musulmans de Paris et leurs amis très attentionnés de m'avoir montré ce que réellement ils sont. Conscient de tous les cheminements psychologiques qui pouvaient conduire des personnes malheureuses à trouver un refuge identitaire dans une religion qu'ils connaissent d'ailleurs fort mal, j'avais jusqu'ici fait preuve de beaucoup de compréhension à l'égard de ceux qui, incapables d'affronter le siècle dans lequel ils vivent pensaient pouvoir trouver un refuge dans une histoire lointaine et imparfaitement connue et dans une religion dont ils ignorent les lumineuses transcendances pour se contenter de la surface rugueuse que leur en montrent leurs curés mal décrottés. Depuis ce soir, mon indulgence a pris fin. Je sais où ils se trouvent et où je me trouve.

Alaa El Aswany, l'auteur de l'immeuble Yacoubian, de Chicago, de J'aurais aimé être Egyptien et de l'Automobile Club bientôt traduit en français avait accepté à ma demande, alors qu'il se trouvait à Paris, de venir parler de son œuvre à l'Institut du monde arabe. Je comprenais, et il comprenait que, après l'éviction par le peuple égyptien du président Morsi, des questions allaient être posées par des personnes qui pensaient encore que, après son coup d'état constitutionnel du mois de Novembre 2012 ce président incarnait encore une certaine forme de légitimité. Alaa El Aswany était prêt à leur répondre et à expliquer à ce public français sa vision de ce qui se passait en Egypte.
 
A l'Institut du monde arabe, comme cela est d'usage commun, l'orateur s'exprime habituellement pendant quarante-cinq minutes après lesquelles quinze minutes sont laissées au débat. Il est, après tout, plus intéressant d'entendre parler un écrivain engagé depuis plus de dix ans dans les luttes de son pays, que des orateurs du quartier latin qui ont depuis bien longtemps traversé notre mer commune. A peine la conférence engagée des doigts commencèrent à se lever. Comme modérateur de cette rencontre j'expliquai que les questions pourraient être posées plus tard mais que le moment n'était pas venu.
 
Un peu las d'entendre parler de littérature, des personnes qui n'en avaient peut-être pas l'habitude et qui, de toute façon, n'étaient pas venues pour cela, se sont mises à s'agiter. Le pauvre modérateur s'est soudain vu déborder et l'orateur privé de parole. De tous les recoins d'une salle préalablement occupée et soigneusement quadrillée, des nervis se sont levés reprenant des slogans qui, en d'autres temps, avaient été utilisés par de vrais révolutionnaires, et se sont dirigés, menaçants, vers la tribune. Un service de sécurité limité - car des actes de sauvageries de ce genre sont encore rares - a permis de faire sortir sans dégâts corporels l'orateur et le modérateur qui ont attendu que se poursuive la furia ikhouania, cassant les vitres, jetant les sièges, giflant les femmes et les hommes qui émettaient des réserves face à ce déferlement de barbarie, et, accessoirement volant des téléphones portables. Je me suis dit alors que le mot fascisme avait encore un sens.
 
Lorsque le président Marzouki était venu à l'Institut du monde arabe, il avait également été accueilli par des opposants. Les opposants tunisiens du président Marzouki étaient des laïques puisque c'étaient les islamistes qui sous son ombre étaient au pouvoir en Tunisie. En dehors de l'intrusion violente, mais gracieuse, de deux femens, les opposants au président Marzouki ont respecté les règles habituelles de la civilité. Leurs questions ont été dures, exigeantes, mais sont restées des questions. Ils ont attendu, avant de prendre la parole qu'on la leur donne, et le président Marzouki a eu la possibilité de leur répondre. C'étaient des opposants déterminés, mais démocratiques.

Ce soir, à l'Institut du monde arabe, nous n'avions pas affaire à des démocrates, mais à une bande de voyous qui, comme dans les années vingt en Italie et dans les années trente en Allemagne n'avaient que leur force physique comme argument.

Pourquoi tant de violence et tant d'acharnement ? Réduite en Egypte, déstabilisés en Tunisie, la confrérie des frères musulmans sent le pouvoir qu'elle attend depuis quatre-vingt ans lui échapper des mains et son rêve millénariste s'effondrer. Il faut dire qu'avec un peu de cervelle et moins de sermons, ils auraient eu beaucoup de cartes entre les mains. Il ne reste plus que celle de la brutalité. Mais, grâce à un tout petit émirat posé sur une très grosse poche de gaz, ils bénéficient d'un soutien médiatique très efficace.

A l'heure où la plupart des moyens d'information mondiaux doivent faire face à de graves problèmes budgétaires qui les obligent à réduire le nombre de leurs correspondants à l'étranger, quoi de plus facile que de reprendre la télévision Al Djezirah. Si Al Djezirah dit quatre mille morts, allons-y pour quatre mille morts, cela fait mieux dans un titre que trois cent. Et six-mille est encore plus alléchant. De toute façon, personne n'ira compter. 

Ce soir Al Djezirah a couvert en live la conférence d'Alaa El Aswany. Disons même que les cameramen de cette chaîne si interactive ne semblaient pas bien éloignés des organisateurs de l'algarade. Al Djezirah a entendu un étranger assis à la droite d'Alaa El Aswany (je pense que c'était moi, bien que je ne pense pas être étranger à Paris) prendre la défense du président Sissi. L'étranger en question s'était contenté, sur un ton parfois un peu sec, mais inefficace, de rappeler à plusieurs reprises que les questions, comme il est de coutume, seraient posées à la fin. Il n'a prononcé aucun phonème qui de près ou de loin se rapproche du doux susurrement de Sissi. Mais l'étranger en question a pu se rendre compte par lui-même de ce qu'on lui avait depuis longtemps répété : qu'El Djezirah n'avait pas un très grand respect pour la vérité et que l'important pour ceux qui utilisaient ou possédaient cette chaîne, c'était que leurs mensonges aient une large audience.

Oui, je le redis ici, je suis reconnaissant aux voyous de ce soir. Ils m'ont convaincu. Ils m'ont rassuré. L'histoire n'ira pas dans leur direction. Les peuples arabes ont déjà compris ce qu'étaient ces gens-là. Les croyants savent qu'ils n'ont pas besoin d'eux pour prier ni pour régler leurs existences. Les patriotes, fiers de leurs pays, Egypte, Syrie, Liban, Irak, Jordanie, Arabie, Emirats, Oman, Yémen, Maroc, Bahrein, Koweit, Algérie, Tunisie … et fiers de leur commune appartenance à la civilisation arabe et à la civilisation de l'Islam, n'ont pas besoin de leur vision étriquée de la condition humaine. L'avenir se fera sans eux. Ils s'en rendent peut-être compte. Ils en souffrent sans doute. Je souhaite que les moins atteints d'entre eux en puissent guérir. 
En attendant Joyeux Aïd à tous (y compris aux méchants qui après tout sont créatures du bon Dieu, et plus à plaindre qu'à maudire). كل سنة وانتم طيبين

Gilles Gauthier, ancien Consul de France à Alexandrie.