Exclusif: Comment R.Ghannouchi et M.Ben Jaafar ont racketté les hommes d'affaires tunisiens?


6 Février 2016

Sur une liste de 437 hommes d’affaires, 402 sont déjà passés à la trappe, ou plus exactement à la caisse de Rached Ghannouchi, de Mustapha Ben Jaafar et de Moncef Marzouki ! Comment a été organisé ce racket ? Qui a établi la liste des hommes d’affaire à faire chanter ? Qui a profité de ces milliards ? TS a enquêté.


Vous souvenez-vous d’un certain Nejib Mrad, ancien tolard-terroriste-islamiste devenu, après le coup d’Etat du 14 janvier 2011, membre de la sinistre Assemblée Constituante ? Il était le rapporteur général de la « Commission de la réforme administrative et de la lutte contre la corruption » au sein de cette Assemblée de traîtres et de mercenaires, qui ont substitué à la Constitution de Bourguiba l’ersatz constitutionnel de Sir Noah Feldman. Néjib Mrad avait annoncé, le lundi 10 mars 2014, que 126 hommes d’affaires ont reçu environ 7 milliards de dinars des banques publiques à l’époque de Ben Ali, en critiquant ce qu’il a appelé « le pillage des richesses du peuple tunisien par des hommes d’affaires qui continuent à travailler après la révolution en toute impunité ». Le message était clair pour ceux qui n’avaient pas encore payé la Jizia à Rached Ghanouchi et à ses acolytes, Mustapha Ben Jaafar et Moncef Marzouki.

Depuis, nos honorables hommes d’affaire ont plié l’échine pour récupérer leurs passeports et reprendre une activité économique plus ou moins normale. Sur 437 hommes d’affaires et chefs d’entreprises recensés dès 2011, 402 se sont acquittés de leurs « dettes », non point à l’égard d’un peuple qui crie famine, ni d’un Etat en faillite, mais vis-à-vis de la mafia islamiste et de ses complices du CPR et du Ettakatol.

Liste des rackettés

Comme ils sont 437, on ne peut pas tous les nommer. On se contentera ici de citer les noms les plus connus. A savoir, les frères Mzabi, les frères Mabrouk, les frères Arem, les frères Benhassine, Lotfi Abdennadher, Aziz Miled, Taoufik Chaïbi, Abdessalem Affes, Nouri Chaabane, Jalel Ben Aissa, Ezzine Ben Mahmoud, Férid Abbes, Chedhly Mehirsi, Raouf Ghadhab, Mustapha Souid, Douraid Ammar, Moncef Sallemi, Khaled Chahed, Hédi Ben Ayed, Abdelwahab Ben Ayed, Taher Atrous, Nacer Ben Ghorbel, Mohamed Elamouri, Atef Ben Slimène, Hédi Jilani, Chafik Jarraya, Khaled Kobbi, Abderrahim Zouari, Rafik et Lassaad Kilani, Mohsen Hachicha…

A l’exception des rares personnes qui ont eu le courage de tenir tête aux racketteurs, comme Neji Mhiri, Rachid Bouchamaoui, Adel Bousarsar ou Jilani Deboussi qui l’a payé de sa vie tout comme Aziz Miled qui a été totalement déplumé, ou de Hammadi Tewil qui est encore un autre cas ( !), ou Kamel Eltaïef qui est un cas à part (!), nos hommes d’affaires ont tous donné d’importantes sommes d’argent à Rached Ghannouchi et secondairement à Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaafar. Pas un centime en revanche pour Kamel Morjane. Quant à Ahmed Nejib Chebbi et Hamma Hammami, ils n’ont eu droit qu’à des brouettes, ce qui expliquerait d’ailleurs l’échec cuisant du premier et la défaite relative du second.

Identités des agents racketteurs

Il s’agissait d’un véritable réseau mafieux comportant des politiques, des voyous, des juges, des avocats, des journalistes et des internautes. Ce n‘est pas du tout un hasard si la plupart de ces hommes d’affaires ont dû choisir pour avocats Abdelfattah Mourou, Mohamed et Samia Abbou, ou Radhia Nasraoui ! L’avocat de Hédi Jilani et de Abderrahim Zouari, qui a payé 50 milliards à Rached Ghannouchi en personne, était bien Abdelfattah Mourou. L’avocate de Khaled Kobbi était Radhia Nasraoui…

La fameuse liste des 437 hommes d’affaire et chefs d’entreprises à racketter a été établie par quatre affairistes délateurs, dont K.E, en étroite collaboration avec les « représentants » des trois principaux bénéficiaires de ce réseau mafieux (Ghannouchi, Marzouki, Ben Jaafar). Il s’agit de Saïd Ferjani et Houcine Jaziri, agissant pour le compte de Rached Ghannouchi. De Khayam Turki et Mohamed Messaaid, agissant pour le compte de Mustapha Ben Jaafar. De Nasr Ali Chakroun et Mohamed Abbou, agissant pour le compte de Moncef Marzouki.

On précisera ici que Mohamed Messaaid محمد المساعد a été et est toujours directeur au sein du groupe pharmaceutique de Taher Matéri, qui s’est arrangé pour se débarrasser de son frère et associé Moncef Matéri. Né en 1965 et ex secrétaire adjoint du parti Ettakatol, Khayam Turki خيام التركي est celui dont on voulait faire le ministre des Finances à la place de M.Fakhfekh et qui n’a finalement pas été nommé en raison d’un scandale qu’il traîne depuis des années (5 millions d’euros qu'il aurait sucrés aux Emirats Arabes Unis). Saïd Ferjani est l’homme des opérations noires de Rached Ghannouchi, qui a mené les tractations financières pour la livraison de Baghdadi Mahmoudi à ses tortionnaires libyens. Quant à Houcine Jaziri, ancien « ministre » et actuel député « akarien », il vivait déjà luxueusement à Paris avant le coup d’Etat du 14 janvier 2011 et, depuis, il a quadruplé son patrimoine immobilier en France et en Tunisie.  
  
Tout ce bon monde se réunissait chez Mohamed Khémiri محمد الخميري un parent à Mustapha Ben Jaafar, dans sa villa à la Soukra, juste à côté de l’ex maison de Trabelsi. Mohamed Khémiri est un affairiste véreux qui a fait fortune dans le commerce du tissu de luxe. C’est lui qui avait réalisé le décor et aménagement notamment du palais de Ben Ali à Sidi Dhrif !

De l’argent, encore de l’argent !

Tous ses milliards amassés par ce cartel n’ont pas suffi à éponger la boulimie de Rached Ghannouchi et de ses vils complices. Racketter ceux qui créaient la richesse et dynamisaient l’économie –la plupart d’entres-eux en tout cas- n’était pas suffisant. Il fallait de plus piller les deniers publics, détourer les dons et les crédits de l’étranger et brader à des prédateurs privés les meilleures entreprises publiques.

Récemment, l'ambassadrice et chef de la Délégation de l'Union Européenne en Tunisie, Laura Baeza, a déclaré au micro de Wassim Ben Larbi dans l'Expresso du vendredi 5 février 2016, que la Tunisie est le pays « qui reçoit le plus de dons par habitant, dépassant tout le voisinage y compris le monde arabe, l’Afrique et même l'Europe de l'Est ». Où sont partis ces dons ?

Où sont partis les 28 milliards de dinars, qui équivalaient en 2010 les 28 milliards d’euros, que Ben Ali « le corrompu » a laissé au peuple tunisien ? Soit 5 milliards 800 millions de dinars de recette fiscale, 7 milliards de dinars de réserve stratégique pour les futures générations (Tunisie Télécom, Tunisiana…), 6 milliards de dinars cash déposés à la Banque Centrale, et 10 milliards de ligne de crédit. Ils sont partis dans les comptes à Londres, à Doha et en Malaisie de l’ayatollah Ghannouchi, de son fils Moadh et de sa fille aînée Tasnim. Quant au budget d'Ennahdha, qui n'est pas à confondre avec la fortune personnelle de Rached Ghannnouchi, certains l'estiment à l'équivalent du budget annuel de l'Etat tunisien! 
   
La différence entre les Tunisiens et les Egyptiens

On peut comprendre la faiblesse des hommes d’affaire et chef d’entreprises qui, sous le chantage au passeport et à la prison, ont été obligé  de passer à la caisse. Contre argent, ils voulaient éviter le lynchage public et le déshonneur. Mais finalement, ils ont eu les deux à la fois ! Certains n'ont toujours pas récupéré leurs passeports et sur d'autres pèsent encore des procès, telle une épée de Damoclès.  

Ils auraient pu pourtant faire le choix des hommes d’affaires et entrepreneurs égyptiens qui avaient subis les mêmes chantages et harcèlements de la part des Frères musulmans. Mais plutôt que de se soumettre à la racaille islamiste, ils se sont résolus à l’affronter. Durant une année, ils ont crées et financé des journaux, des radios, des télévisions, des sites internet pour dénoncer l’imposture des Frères musulmans et dévoiler au peuple égyptiens leur véritable visage. C’est grâce à cette résistance par l’argent et par les médias que 30 millions d’Egyptiens sont sortis pour chasser les Frères musulmans du pouvoir et élire Abdel Fattah Al-Sissi.

C’est toute la différence entre certains affairistes tunisiens et les hommes d’affaire égyptiens, entre les braves et les castrés, entre la presse égyptienne et la presse tunisienne, entre le peuple tunisien et le peuple égyptien... entre l’armée tunisienne et l’armée égyptienne ! Ou plutôt les généraux nasséristes et certains officiers félons, car l'armée patriotique tunisienne a été elle même trahie par celui qui aurait dit "Non à Ben Ali" et depuis, elle en paye le prix en affrontant courageusement le fléau islamo-terroriste.        
          
Nebil Ben Yahmed