En défendant Ridha Grira, Radhia Nasraoui sauve l’honneur de la gauche


16 Juillet 2013

Si Maya Jribi a été la première femme à briser le tabou Grira, Radhia Nasraoui a le mérite de prendre à bras le corps l’affaire Grira, en tant qu’avocate et en tant que militante des droits de l’homme. Ce faisant, elle ne vient pas seulement au secours d’un homme agonisant, mais elle sauve l’honneur d’une gauche qui avait activement contribué à la chasse aux sorcières.


Le tandem Hamma Hammami-Radhia Nasraoui est capable de se ressaisir et d’aller à l’encontre des revanchards et des venimeux, lorsqu’il s’agit d’une injustice aussi criante que l’emprisonnement de l’ancien ministre de la Défense, Ridha Grira. Si Hamma Hammami a publiquement soulevé le cas humain de ce prisonnier politique, Radhia Nasraoui est allée encore plus loin en acceptant de le défendre et en lui rendant visite dans sa prison de Mornaguia.

Dans un communiqué paru hier, 15 juillet 2013 et relayé par l’agence TAP, l’Association dont elle est la présidente a appelé à la libération provisoire de Ridha Grira pour des raisons humanitaires. L’Association tunisienne de lutte contre la torture a indiqué que pour des raisons de santé, Ridha Grira « doit subir des séances de chimiothérapies et que ce traitement nécessite des conditions appropriées (présence de la famille notamment afin de l’entourer de l’attention nécessaire) ».

C’est une démarche courageuse et honorable, mais le cas Grira, comme l’ensemble des prisonniers politiques, ne doit pas être défendu sous l’angle exclusivement humanitaire. Connaissant parfaitement le dossier, sachant pertinemment qui a ordonné l’arrestation de Ridha Grira et dans quelle stratégie politicienne, cet ancien ministre de la Défense doit être libéré tout simplement parce qu’il est innocent. L’état de sa santé ajoute à l’injustice l’inhumanité de ses ennemis politiques.

L’argument humanitaire aurai dû toucher celui qui se faisait passer, ces trente dernières années, pour un grand militant des droits de l’homme, à savoir Moncef Marzouki. Sourd et muet, n’écoutant que la poignée de flics qui constituaient la garde rapprochée de Ben Ali avant de le trahir sous injonction américaine, Moncef Marzouki continue à jouer le jeu de la duplicité qui ne trompe plus personne. Ni les militantes des droits de l’homme tel que Violette Daguère et Radhia Nasraoui, ni les quelques hommes politiques qui culpabilisent de voir Ridha Grira agonisant dans sa cellule.

Le président provisoire et illégitime qui doit son usurpation du palais de Carthage au chef local des Frères musulmans, Rached Ghannouchi, a oublié ce dicton : on peut mentir quelquefois à quelques uns, mais on ne peut pas mentir tout le temps à tout le monde.Tunisie-Secret.com

Lilia Ben Rejeb