Rachid Sfar, Premier ministre en 1986.
L'ancien Premier ministre, Rachid Sfar, a déclaré dans une interview au site d’information arabe "24 heures", « que la situation actuelle en Tunisie est plus grave que ce que le citoyen tunisien imagine ». Selon lui, « la crise vécue par le pays est maintenant beaucoup plus profonde que celle que le pays a connu en 1986 ».
Monsieur Rachid Sfar a estimé que la gravité de la situation est telle qu’il va falloir en souffrir dans les dix années qui viennent et appliquer une politique d’austérité « parce qu'il n'y a aucun moyen de sortir de la crise…Il faudrait rationaliser la consommation à tous les niveaux et dans tous les secteurs ».
Il a précisé que « des réformes radicales dans tous les secteurs s’imposent, mais leur application doit être entreprise intelligemment et efficacement ». Pour lui, « chaque jour qui passe sans ces réformes multipliera les difficultés d’avenir ».
Monsieur Rachid Sfar a également souligné qu'il n’y a pas de volonté politique dans le domaine de la réforme et que le gouvernement d'unité nationale doit s’entourer des compétences réelles et être honnête avec les gens en leur disant la vérité. Il a conclu qu’il faut être courageux et audacieux, affronter les réformes en pensant à la protection des faibles et des déshérités….
Dans un post publié sur sa page facebook aujourd’hui, Taoufik Baccar a écrit :
Je confirme les propos de si Rachid. La situation est autrement plus difficile qu'elle ne l'était en 1986 lorsqu'il était Premier Ministre. Le système de sécurité sociale s'enfonce : la CNR accuse un déficit annuel de 400 millions de dinars et les réserves de la CNSS s'épuisent en 2016; en 2017 le système dans son ensemble aurait besoin de près d’1 Milliard de dinars de soutien alors que le déficit budgétaire atteindrait si toutes les conventions avec le syndicat sont exécutées 8.9% du PIB, ce qui veut dire que le déficit consolidé de l'Etat serait à deux chiffres (10% environ), du jamais vu dans l'histoire de ce pays. Les problèmes de liquidité qui apparaissent à travers le niveau sans précédent atteint par l'encours de l'instrument principal de l'endettement intérieur de l'Etat, les BTA (10.8 milliards de dinars au 8/8/2016 contre 8.5 milliards à la même période de l'année dernière ) et l'augmentation vertigineuse du volume global de refinancement et de l'appel d'offre de la BCT traduisant sans équivoque l'absence de liquidité, les difficultés de trésorerie et l'éviction du secteur productif des circuits de financement. La situation des équilibres extérieurs est encore plus difficile. Le déficit des paiements courants serait pour la quatrième année consécutive supérieur à 8% du PNB et le recours à des financements extérieurs additionnels sera nécessaire alors que les possibilités de mobilisation de ces financement se réduisent. En contrepartie de tout cela, la croissance économique restera faible, incapable de générer les ressources nécessaires.
Je suis également d'accord pour dire que ce pays n'a plus aujourd'hui d'autres choix que de s'engager et pour une longue période d'au moins dix ans, dans des réformes douloureuses et qu'il va falloir penser à protéger les familles démunies des effets de ces réformes. La Tunisie a pu en 1986 rapidement se redresser et rembourser par anticipation le crédit stand by du FMI auquel elle a recouru au moment de la crise de 1986, ce qui lui a permis de s'affranchir dès 1991 du soutien financier le plus souvent conditionné de cette institution.
Aujourd'hui, au moment où sonne l'heure de vérité, notre pays ne pourra se tirer d'affaire qu'avec une vaste opération de réconciliation à même de garantir la sérénité et le retour au travail, le sacrifice de tous, tout en protégeant les catégories à faible revenu et le savoir-faire de cadres compétents et patriotes. Il n'y aura pas d'autres issues. Il faut qu'on se le dise clairement.
Rachid Sfar et Taoufik Baccar
Monsieur Rachid Sfar a estimé que la gravité de la situation est telle qu’il va falloir en souffrir dans les dix années qui viennent et appliquer une politique d’austérité « parce qu'il n'y a aucun moyen de sortir de la crise…Il faudrait rationaliser la consommation à tous les niveaux et dans tous les secteurs ».
Il a précisé que « des réformes radicales dans tous les secteurs s’imposent, mais leur application doit être entreprise intelligemment et efficacement ». Pour lui, « chaque jour qui passe sans ces réformes multipliera les difficultés d’avenir ».
Monsieur Rachid Sfar a également souligné qu'il n’y a pas de volonté politique dans le domaine de la réforme et que le gouvernement d'unité nationale doit s’entourer des compétences réelles et être honnête avec les gens en leur disant la vérité. Il a conclu qu’il faut être courageux et audacieux, affronter les réformes en pensant à la protection des faibles et des déshérités….
Dans un post publié sur sa page facebook aujourd’hui, Taoufik Baccar a écrit :
Je confirme les propos de si Rachid. La situation est autrement plus difficile qu'elle ne l'était en 1986 lorsqu'il était Premier Ministre. Le système de sécurité sociale s'enfonce : la CNR accuse un déficit annuel de 400 millions de dinars et les réserves de la CNSS s'épuisent en 2016; en 2017 le système dans son ensemble aurait besoin de près d’1 Milliard de dinars de soutien alors que le déficit budgétaire atteindrait si toutes les conventions avec le syndicat sont exécutées 8.9% du PIB, ce qui veut dire que le déficit consolidé de l'Etat serait à deux chiffres (10% environ), du jamais vu dans l'histoire de ce pays. Les problèmes de liquidité qui apparaissent à travers le niveau sans précédent atteint par l'encours de l'instrument principal de l'endettement intérieur de l'Etat, les BTA (10.8 milliards de dinars au 8/8/2016 contre 8.5 milliards à la même période de l'année dernière ) et l'augmentation vertigineuse du volume global de refinancement et de l'appel d'offre de la BCT traduisant sans équivoque l'absence de liquidité, les difficultés de trésorerie et l'éviction du secteur productif des circuits de financement. La situation des équilibres extérieurs est encore plus difficile. Le déficit des paiements courants serait pour la quatrième année consécutive supérieur à 8% du PNB et le recours à des financements extérieurs additionnels sera nécessaire alors que les possibilités de mobilisation de ces financement se réduisent. En contrepartie de tout cela, la croissance économique restera faible, incapable de générer les ressources nécessaires.
Je suis également d'accord pour dire que ce pays n'a plus aujourd'hui d'autres choix que de s'engager et pour une longue période d'au moins dix ans, dans des réformes douloureuses et qu'il va falloir penser à protéger les familles démunies des effets de ces réformes. La Tunisie a pu en 1986 rapidement se redresser et rembourser par anticipation le crédit stand by du FMI auquel elle a recouru au moment de la crise de 1986, ce qui lui a permis de s'affranchir dès 1991 du soutien financier le plus souvent conditionné de cette institution.
Aujourd'hui, au moment où sonne l'heure de vérité, notre pays ne pourra se tirer d'affaire qu'avec une vaste opération de réconciliation à même de garantir la sérénité et le retour au travail, le sacrifice de tous, tout en protégeant les catégories à faible revenu et le savoir-faire de cadres compétents et patriotes. Il n'y aura pas d'autres issues. Il faut qu'on se le dise clairement.
Rachid Sfar et Taoufik Baccar
Taoufik Baccar, ancien Ministre et ancien Gouverneur de la BCT.