La nouvelle, rapportée par l’AFP, de l’arrestation du célèbre journaliste Moez Ben Gharbia et de l’humoriste Wassim Lahrissi a fait l’effet d’un coup de tonnerre au pays de la « révolution du jasmin ». Depuis l’élection de Béji Caïd Essebsi à la présidence, si l’on excepte le cas tout aussi injuste du cyber-activiste Yassine Ayari, c’est la première fois qu’un journaliste et un humoriste sont arrêtés.
Selon le porte-parole du parquet, Sofiène Sliti, c’est « Le parquet qui a décidé de les placer en détention », au motif d’avoir « commis une offense au chef de l'Etat, une escroquerie et s'être indûment attribués des titres ». M.Sliti s’est abstenu de préciser les détails de l’affaire « car c'est ce qu'exige le bon déroulement de l'enquête ». Il a par contre indiqué que Moez Ben Gharbia et Wassim Lahrissi resteront en prison jusqu’à la date de leur procès qui a été fixé au 25 mars prochain. Contacté par nos confrères du HuffPost-Tunisie, le porte-parole de la Présidence, Moez Sinaoui, a indiqué que « la présidence n'a pas de réaction pour le moment » puisque « l'accusation provenait du parquet et non pas de la présidence ».
Selon radio Mosaïque FM, employeur de Wassim Lahrissi (alias Migalo) comme imitateur et humoriste, ce dernier se serait fait passer pour le chef de l'Etat lors d'un entretien téléphonique avec un homme d'affaires tunisien. Il s’agit de Hammadi Touil, qui s’est exilé en France dès janvier 2011, fuyant ainsi la « justice » de Kamel Eltaïef et des putschistes du 14 janvier 2011.
Dans une déclaration au quotidien Al-Chourouk, Hammadi Touil aurait affirmé qu’il n’a jamais « contacté Moez Ben Gharbia mais que ce dernier l’avait contacté et avait exprimé sa volonté de l’aider en intervenant auprès du président de la République, Béji Caïed Essebssi, pour qu’il puisse retourner en Tunisie ». Il a précisé qu’on lui a passé au téléphone le président de la République le 27 février dernier, lequel « lui aurait promis de transférer son dossier au ministre de la Justice », soulignant qu’il n’a pas « douté un seul instant que son interlocuteur n’était pas Béji Caïd Essebsi ».
A moins que ce ne soit une mauvaise plaisanterie, cette affaire ressemble fort bien à une cabale qui vise tout aussi bien Moez Ben Gharbia, dont beaucoup jalousent le sérieux, le professionnalisme et l’indépendance d’esprit, que Hammadi Touil, un homme d’affaire prospère qui a déjà été victime d’injustice et de règlements de comptes sous le prétexte qu’il était associé à Belhassen Trabelsi, le gendre de Ben Ali réfugié au Canada. Si on devait juger tous les associés des Trabelsi, Matéri, Chiboub et Mabrouk, il ne restera pas grand monde dans le milieu des hommes d’affaires et industriels tunisiens ! De plus, tous ces hommes étaient hautement plus honnêtes et nettement moins corrompus et rapaces que le ramassis de politiciens et d’affairistes charriés par la « révolution du jasmin », qui ont dépouillé la Tunisie en moins de quatre ans.
Sur le plan strict du droit et de la procédure, Moez Ben Gharbia et Wassim Lahrissi bénéficient de ce qu’on appelle des garanties de représentation. Etait-il donc si impérieux et si vital pour la sécurité du pays de les placer en détention en attendant leur procès ?
Karim Zmerli
Selon le porte-parole du parquet, Sofiène Sliti, c’est « Le parquet qui a décidé de les placer en détention », au motif d’avoir « commis une offense au chef de l'Etat, une escroquerie et s'être indûment attribués des titres ». M.Sliti s’est abstenu de préciser les détails de l’affaire « car c'est ce qu'exige le bon déroulement de l'enquête ». Il a par contre indiqué que Moez Ben Gharbia et Wassim Lahrissi resteront en prison jusqu’à la date de leur procès qui a été fixé au 25 mars prochain. Contacté par nos confrères du HuffPost-Tunisie, le porte-parole de la Présidence, Moez Sinaoui, a indiqué que « la présidence n'a pas de réaction pour le moment » puisque « l'accusation provenait du parquet et non pas de la présidence ».
Selon radio Mosaïque FM, employeur de Wassim Lahrissi (alias Migalo) comme imitateur et humoriste, ce dernier se serait fait passer pour le chef de l'Etat lors d'un entretien téléphonique avec un homme d'affaires tunisien. Il s’agit de Hammadi Touil, qui s’est exilé en France dès janvier 2011, fuyant ainsi la « justice » de Kamel Eltaïef et des putschistes du 14 janvier 2011.
Dans une déclaration au quotidien Al-Chourouk, Hammadi Touil aurait affirmé qu’il n’a jamais « contacté Moez Ben Gharbia mais que ce dernier l’avait contacté et avait exprimé sa volonté de l’aider en intervenant auprès du président de la République, Béji Caïed Essebssi, pour qu’il puisse retourner en Tunisie ». Il a précisé qu’on lui a passé au téléphone le président de la République le 27 février dernier, lequel « lui aurait promis de transférer son dossier au ministre de la Justice », soulignant qu’il n’a pas « douté un seul instant que son interlocuteur n’était pas Béji Caïd Essebsi ».
A moins que ce ne soit une mauvaise plaisanterie, cette affaire ressemble fort bien à une cabale qui vise tout aussi bien Moez Ben Gharbia, dont beaucoup jalousent le sérieux, le professionnalisme et l’indépendance d’esprit, que Hammadi Touil, un homme d’affaire prospère qui a déjà été victime d’injustice et de règlements de comptes sous le prétexte qu’il était associé à Belhassen Trabelsi, le gendre de Ben Ali réfugié au Canada. Si on devait juger tous les associés des Trabelsi, Matéri, Chiboub et Mabrouk, il ne restera pas grand monde dans le milieu des hommes d’affaires et industriels tunisiens ! De plus, tous ces hommes étaient hautement plus honnêtes et nettement moins corrompus et rapaces que le ramassis de politiciens et d’affairistes charriés par la « révolution du jasmin », qui ont dépouillé la Tunisie en moins de quatre ans.
Sur le plan strict du droit et de la procédure, Moez Ben Gharbia et Wassim Lahrissi bénéficient de ce qu’on appelle des garanties de représentation. Etait-il donc si impérieux et si vital pour la sécurité du pays de les placer en détention en attendant leur procès ?
Karim Zmerli