Ben Ali et son avocat libanais Akram Azoury.
Depuis trois semaines, nos confrères publient article sur article, tantôt sur tel ou tel avocat que Ben Ali aurait chargé de le représenter en remplacement du libanais Akram Azoury, tantôt sur telle ou telle comité d’avocats tunisiens qui seraient enfin volontaires pour défendre le reclus de Djeddah.
Selon nos confrères de Business News (9 février 2016), Ben Ali « vient ainsi de charger par écrit, et depuis Djeddah, l’avocat Mounir Ben Salha de défendre tous ses intérêts moraux et financiers après des tribunaux et des organisations. Après le Libanais Akram Azoury, c’est donc le tunisien Mounir Ben Salha qui sera l’avocat exclusif de Ben Ali. Information confirmée à Business News par l’avocat lui-même ».
Invité de l’émission Midi Show sur Mosaïque Fm, jeudi 11 février, le même Mounir Ben Salha a confirmé la notification écrite de l’ancien président Ben Ali de le charger de le défendre auprès des tribunaux tunisiens. Il a annoncé qu’il prendra la tête « d’un groupe d’une cinquantaine d’autres avocats pour assurer la défense de leur client » poursuivi dans plusieurs affaires et condamné par une justice aux ordres à des peines de prison et de fortes amendes.
Dans ces informations diverses, il y a un peu de vrai mais aussi beaucoup de faux. Primo, Akram Azoury (comme d'ailleurs le brillant Bâtonnier français Jean-Yves Le Borgne) est toujours l’avocat du président en exil. Mais il n’a plus le monopole de la « fabrique » Ben Ali ! L’avocat libanais aurait tendance à penser que le cas Ben Ali n’est pas une affaire éminemment politique mais une affaire tout court ! Il devrait savoir pourtant que Ben Ali n’a jamais été un homme d’affaires mais, d’abord un Général de l’armée nationale tunisienne, ensuite le président de la République légitime qu’un coup d’Etat islamo-atlantiste a poussé à l’exil, ce qui n’était d’ailleurs pas du tout son intention n’eut été la trahison de ses plus proches collaborateurs.
Il semblerait par ailleurs qu’Akram Azoury ne communiquait pas à son précieux client tout ce qu’il recevait comme courriers ou emails, aussi bien de ses compatriotes tunisiens que de personnalités étrangères (journalistes, députés, sénateurs, anciens ministres…). Il aurait eu tendance à se comporter comme un chef de cabinet, voir un chargé de communication, plutôt que comme avocat. En somme, comme un second Abdelwahab Abdallah !
Secundo, contrairement à ce qui a été rapporté plus haut, Ben Ali n’a encore officiellement chargé aucun avocat tunisien pour le défendre auprès des tribunaux tunisiens. Il y pense sérieusement, même s’il a gardé un très mauvais souvenir de la lâcheté des avocats tunisiens et tout particulièrement ceux qui appartenaient au RCD. En 2011, à l’inverse de Housni Moubarak qui n’était pas blanc comme neige et qui a eu pourtant 150 avocats à le défendre spontanément, aucun avocat tunisien n’a eu ce courage pour défendre l’honneur de Ben Ali. Ce dernier doit pourtant maîtriser son amertume et choisir un avocat qui doit être de nationalité tunisienne, nationaliste et très politisé. Si cela ne tenait qu’à nous, ce serait Abir Moussi, la femme ( !) avocate qui a été la seule à défendre le RCD en affrontant courageusement les mercenaires du droit-de-l’hommisme, ainsi que les voyous et les traîtres de la gauche radicale comme de l’extrême droite islamiste. On citera aussi le nom de maître Raouf Baazaoui, l’un des premiers à avoir défendu publiquement Ben Ali.
Mounir Ben Salha est sans doute un jeune avocat plein de talents et peut-être courageux, même si défendre Ben Ali aujourd’hui ne relève plus du courage politique ! Ils sont en effet des dizaines à se précipiter pour rendre justice à l’exilé de Djeddah. Et pour cause, l’ancien président retrouve auprès des Tunisiens une certaine popularité que Sygma Conseil a tendance à relativiser, businesse oblige !
A l’initiative de Maître Mounir Ben Salha, une cinquantaine d’avocats volontaires se sont d’ailleurs constitués en comité dont la présidence a été confiée à Sami Bargaoui. Malgré tout, ces avocats ont beaucoup de mérite et leur initiative personnelles est à saluer, car Ben Ali mérite un procès équitable, mieux vaut tard que jamais. Il ne reste pas moins vrai que si Ben Ali a depuis quelques temps déjà le vent en poupe, les avocats ont la robe en l’air !
Lilia Ben Rejeb
Selon nos confrères de Business News (9 février 2016), Ben Ali « vient ainsi de charger par écrit, et depuis Djeddah, l’avocat Mounir Ben Salha de défendre tous ses intérêts moraux et financiers après des tribunaux et des organisations. Après le Libanais Akram Azoury, c’est donc le tunisien Mounir Ben Salha qui sera l’avocat exclusif de Ben Ali. Information confirmée à Business News par l’avocat lui-même ».
Invité de l’émission Midi Show sur Mosaïque Fm, jeudi 11 février, le même Mounir Ben Salha a confirmé la notification écrite de l’ancien président Ben Ali de le charger de le défendre auprès des tribunaux tunisiens. Il a annoncé qu’il prendra la tête « d’un groupe d’une cinquantaine d’autres avocats pour assurer la défense de leur client » poursuivi dans plusieurs affaires et condamné par une justice aux ordres à des peines de prison et de fortes amendes.
Dans ces informations diverses, il y a un peu de vrai mais aussi beaucoup de faux. Primo, Akram Azoury (comme d'ailleurs le brillant Bâtonnier français Jean-Yves Le Borgne) est toujours l’avocat du président en exil. Mais il n’a plus le monopole de la « fabrique » Ben Ali ! L’avocat libanais aurait tendance à penser que le cas Ben Ali n’est pas une affaire éminemment politique mais une affaire tout court ! Il devrait savoir pourtant que Ben Ali n’a jamais été un homme d’affaires mais, d’abord un Général de l’armée nationale tunisienne, ensuite le président de la République légitime qu’un coup d’Etat islamo-atlantiste a poussé à l’exil, ce qui n’était d’ailleurs pas du tout son intention n’eut été la trahison de ses plus proches collaborateurs.
Il semblerait par ailleurs qu’Akram Azoury ne communiquait pas à son précieux client tout ce qu’il recevait comme courriers ou emails, aussi bien de ses compatriotes tunisiens que de personnalités étrangères (journalistes, députés, sénateurs, anciens ministres…). Il aurait eu tendance à se comporter comme un chef de cabinet, voir un chargé de communication, plutôt que comme avocat. En somme, comme un second Abdelwahab Abdallah !
Secundo, contrairement à ce qui a été rapporté plus haut, Ben Ali n’a encore officiellement chargé aucun avocat tunisien pour le défendre auprès des tribunaux tunisiens. Il y pense sérieusement, même s’il a gardé un très mauvais souvenir de la lâcheté des avocats tunisiens et tout particulièrement ceux qui appartenaient au RCD. En 2011, à l’inverse de Housni Moubarak qui n’était pas blanc comme neige et qui a eu pourtant 150 avocats à le défendre spontanément, aucun avocat tunisien n’a eu ce courage pour défendre l’honneur de Ben Ali. Ce dernier doit pourtant maîtriser son amertume et choisir un avocat qui doit être de nationalité tunisienne, nationaliste et très politisé. Si cela ne tenait qu’à nous, ce serait Abir Moussi, la femme ( !) avocate qui a été la seule à défendre le RCD en affrontant courageusement les mercenaires du droit-de-l’hommisme, ainsi que les voyous et les traîtres de la gauche radicale comme de l’extrême droite islamiste. On citera aussi le nom de maître Raouf Baazaoui, l’un des premiers à avoir défendu publiquement Ben Ali.
Mounir Ben Salha est sans doute un jeune avocat plein de talents et peut-être courageux, même si défendre Ben Ali aujourd’hui ne relève plus du courage politique ! Ils sont en effet des dizaines à se précipiter pour rendre justice à l’exilé de Djeddah. Et pour cause, l’ancien président retrouve auprès des Tunisiens une certaine popularité que Sygma Conseil a tendance à relativiser, businesse oblige !
A l’initiative de Maître Mounir Ben Salha, une cinquantaine d’avocats volontaires se sont d’ailleurs constitués en comité dont la présidence a été confiée à Sami Bargaoui. Malgré tout, ces avocats ont beaucoup de mérite et leur initiative personnelles est à saluer, car Ben Ali mérite un procès équitable, mieux vaut tard que jamais. Il ne reste pas moins vrai que si Ben Ali a depuis quelques temps déjà le vent en poupe, les avocats ont la robe en l’air !
Lilia Ben Rejeb