Armes chimiques en Syrie : la CIA met hors jeu la propagande des médias français et...


16 Février 2016

Accable les services de renseignement français. C’est une véritable gifle que le patron de la CIA, John Brennan, vient d’infliger aux masses-médias français. Ces derniers, et particulièrement le quotidien philo-islamiste Le Monde, n’ont jamais cessé d’accuser « l’armée de Bachar » d’utiliser des armes chimiques contre « l’opposition modérée » ! Le 27 mai 2013, sur la base d’une « enquête » romancée d’un certain Jean-Philippe Rémy, Le Monde titrait : « Guerre chimique en Syrie » ! Dès 2013, preuves à l’appui, Tunisie-Secret avait combattu cette désinformation d’Etat en montrant du doigt les islamistes-terroristes en guerre contre le peuple syrien, ainsi que leurs alliés et financiers, à savoir le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie. L’histoire nous a donné raison en dévoilant la posture du gouvernement français, l’imposture criminelle de la presse française... et la fausse postérité du chef de la CIA !


John Brennan, le Directeur de la CIA. Un accusateur accusé!
Interviewé par Scott Pelley de la chaîne CBS News, l’actuel directeur de la CIA John Brennan a affirmé, le 11 février 2016, que l'organisation terroriste de l'État islamique (EI) a déjà fait usage à plusieurs reprises, en Syrie et en Irak, d’armes chimiques et qu’elle est en mesure de fabriquer des petites quantités de chlorine et de gaz moutarde. De sinistre mémoire, le gaz moutarde est un produit chimique mortel qui a été utilisé pour la première fois par les Allemands lors de la première guerre mondiale (1914-1918).

Le patron de la CIA a-t-il tout dit ? Ceux qu’il accuse, mieux vaut tard que jamais, sont-ils réellement les jihadistes de l’Etat islamique, ou s’agit-il plutôt des terroristes du Front Al-Nosra qu’il chercherait encore à protéger ? Pourquoi John Brennan a-t-il accablé les services de renseignent français au sujet des derniers attentats de Paris ?

Déclaration synchronisée, stratégie révisée !

Dans cet entretien explosif et inhabituel pour un patron qui dirige la plus puissante agence de renseignement dans le monde, diffusé le 11 février sur CBS, John Brennan a déclaré qu’« Il y a un certain nombre de fois où le groupe État islamique a utilisé des armes chimiques sur le champ de bataille… La CIA pense que l'EI a la capacité de fabriquer des petites quantités de chlorine et de gaz moutarde ».

Le journaliste américain Scott Pelley lui a demandé si les terroristes islamistes ont la capacité d’utiliser ces produits chimiques en dehors des champs de bataille irakien et syrien, ce à quoi le patron de la CIA a répondu que cela était tout à fait possible en indiquant que « C'est pour cette raison qu'il est si important de couper les diverses routes de transport et de contrebande que les terroristes ont utilisées ».

Ces propos fracassants du patron de la CIA ne sont ni contingents ni improvisés. Ils viennent deux jours après la déclaration, elle aussi surprenante de James Clapper, le coordonnateur du renseignement américain. Le mardi 9 février 2016, ce dernier avait affirmé que l'EI avait « utilisé des produits chimiques toxiques en Irak et en Syrie », dont le gaz moutarde. Il avait expliqué que c'était la première fois qu'un groupe extrémiste produisait et utilisait un agent chimique dans une attaque depuis l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, en 1995.

La synchronie parfaite entre ces deux déclarations indique clairement un changement de stratégie dans l’attitude américaine vis-à-vis de la Syrie et plus exactement de leurs anciens mercenaires terroristes-islamistes, que les médias français continuent d’appeler les « rebelles », ou pis encore, « l’opposition modérée » ! 
  
Rétrospective des vérités non relayées par des médias « indépendants »

L’article de l’AFP daté du 15 février 2016, qui a été repris de façon moutonnière par l’ensemble des médias français, fait remonter les accusations d’armes chimiques par Daech à la mi-août 2015 ! Selon le rédacteur de cette longue dépêche, « A la mi-août 2015, un responsable américain avait déjà indiqué, sous couvert de l'anonymat, que l'administration américaine jugeait "plausible" l'utilisation de gaz moutarde par l'Etat islamique ». La même dépêche indique que « Ces déclarations étaient survenues quelques jours après une attaque de l'EI le 11 août 2015, dans les environs de Makhmour, dans le nord de l'Irak, où l'utilisation d'armes chimiques par les jihadistes avait été signalée par plusieurs sources. En octobre, le gouvernement du Kurdistan autonome irakien avait indiqué que les tests sanguins chez des combattants peshmergas engagés dans l'épisode de Makhmour avaient bien montré la présence « de traces de gaz moutarde ».

Cela est évidemment inexact, car l’accusation des islamistes terroristes remonte en réalité au moins à 2013. L’une des premières à briser l’omerta et à dénoncer la désinformation a été, en effet, Carla Del Ponte, la magistrate suisse qui était la procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Le 5 mai 2013, elle avait déclaré à la BBC que, « Selon les témoignages que nous avons recueillis, les rebelles ont utilisé des armes chimiques, faisant usage de gaz sarin".  Mme Del Ponte avait précisé à l‘époque que « Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu'à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin ». Scandalisés par le courage et l’honnêteté de la magistrate suisse, qui parlait au nom de la Commission d’enquête indépendante de l’ONU, certains propagandistes ont prétendu que Carla Del Ponte est revenue sur sa déclaration, ce qui était totalement faux, une désinformation de plus.

De Carla Del Ponte à Yossef Bodansky, Seymour Hersh, Richard Lioyd… 
  

Après Carla Del Ponte, il a eu d’autres déclarations et articles que les masses médias ont occultés. Le 3 septembre 2013, Yossef Bodansky affirmait que : « Les 13 et 14 Août 2013, les forces de l’opposition syrienne en Turquie ont commencé à se préparer pour une offensive militaire importante. Des rencontres entre les commandants de l’insurrection et des représentants du Qatar, de la Turquie, et des États-Unis ont eu lieu à la base d’Hatay, à Antakya, siège de l’Armée syrienne libre (FSA). Les commandants de l’opposition ont informé les commandants régionaux d’une intensification imminente des combats que permettrait une mutation dans le conflit, à même de conduire à des bombardements américains de la Syrie ». Il expliquait que la « mutation » dans le conflit évoquée serait l’utilisation de sarin artisanal sur des civils, suivi de la réalisation de films de propagande et du recours à des témoins multiples. (cf. pjmedia.com  ).
  
Yossef Bodansky semblait disposer de tous les éléments permettant d’incriminer l’opposition « modérée » au président Bachar Al-Assad. Il était certain qu’il y a eu une coordination entre la « mutation » et les préparatifs d’une offensive par les « forces de l’opposition syrienne ». Il était persuadé de l’implication du Qatar, de la Turquie, et de l’administration Obama. Simple précision : Yossef Bodansky est un israélo-américain, directeur de la Congressional Task Force on Terrorism and Unconventional Warfare jusqu’en 2004, spécialiste reconnu des armes de destruction massive, et rédacteur en chef de la revue Defense and Foreign Affairs !

Les masses médias aux ordres ont aussi occulté le rapport de Richard Lioyd, ancien expert auprès de l'ONU, et de Theodore Postol, professeur à Massachussets Institute of Technology, soulignant au sujet de l’attaque au gaz sarin sur une banlieue de Damas (La Ghouta) le 21 août 2013, causant entre 322 et 1729 morts, que les missiles GRAD porteurs de gaz toxiques ont été tirés de zones tenues par les rebelles et non pas de zones contrôlées par le régime. De même qu’ils avaient occulté l’enquête du célèbre Seymour Hersh dans la London Review of Books du 6 avril 2014, révélant que « l'échantillon prélevé par  les Russes aux lendemains de l'attaque du 21 août et livré aux services anglais montre que le gaz utilisé ne correspondait pas à celui dont dispose d'ordinaire l'armée régulière syrienne »…

Encore un effort Monsieur le directeur de la CIA !

On ne s’attardera pas longtemps sur les allusions subliminales et machiavéliques de John Brennan au sujet des services de renseignements français, un piège grossier dans lequel toute la presse écrite et audio-visuelle française est tombée droit devant. Celle-ci s’est d’ailleurs beaucoup plus attardée sur les propos du patron de la CIA qui culpabilisent les services de renseignement français (au sujet des attentats du 13 novembre 2015) que sur ceux qui l’accablent elle-même (au sujet des armes chimiques).

Pour des raisons faciles à deviner, le patron de la CIA a laissé entendre que ses homologues français ont manqué sinon de professionnalisme, du moins de vigilance quant à la prévision des attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre 2015 et qui avaient fait 130 morts. Accuser ainsi de façon publique les services de renseignement d’un pays supposé ami, c’est inédit dans les relations franco-américaines.

En donnant sa vision bien arrangée des attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre, le directeur de l'agence de renseignement américaine a eu des mots très durs quant au travail de ses homologues français : « Paris a été un échec pour les services de renseignement… Tous les terroristes, sauf un, étaient des citoyens français, entraînés par l'État islamique en Syrie. Ils ont réussi à revenir sans être détectés et ont attaqué à six endroits tuant 130 personnes. » Selon John Brennan, les signes avant-coureurs signalant une attaque imminente ne manquaient pourtant pas : « Nous savions que les voyants étaient au rouge. Nous étions au courant, quelques jours auparavant, que Daech préparait quelque chose. »

Connus pour être l’un des meilleurs services de renseignement dans le monde, après le Mossad, les services français, qui veillent nuit et jour à la sécurité des Français, savaient aussi que quelque chose se préparait. Ils avaient esquissé les scénarios probables et anticipé les actions préventives. Sans donner plus de détails, on se contente seulement de dire ici que l’erreur n’était pas sécuritaire mais politique !

En revanche, John Brennan a prémédité une manipulation digne de Goebbels : changer le nom du Front Al-Nosra par celui de l’Etat islamique. Cette subtile substitution, qui semble a priori anodine, est en réalité très lourde de raison comme de conséquences. Elle vise à blanchir partiellement l’épouse Qatarie, le cousin Saoudien et le grand frère Turc. C’est que ces trois Etats-voyous, comme nous l’avons toujours attesté, sont les principaux financiers et soutien logistiques d’Al-Nosra…puis de Daech.

Dès le 20 juin 2013, un rapport de l'Agence américaine de renseignement militaire (Defense Intelligence Agency), avait fait état de la production par les djihadistes du Front Al-Nosra de gaz sarin avec l'aide de la Turquie et de l'Arabie Saoudite. En mai 2013, dix membres d'Al-Nosra avaient été arrêtés dans le Sud de la Turquie avec 10 Kg de sarin sur eux.

Il ne reste pas moins vrai que l'utilisation certaine d'agents chimiques par Daech et les autres groupes islamistes a été rapportée par des sources locales le 21 août 2016 à Marea, principal bastion des terroristes dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie.

Alors encore un effort Dear John Brennan. Plutôt que de déverser sur les renseignements français vos insinuations pour le moins malveillantes, dites-nous tout sur vos anciennes compromissions avec Daech et Jabhat Al-Nosra, et sur vos relations incestueuses avec le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie.

Nebil Ben Yahmed  
  
Lien vidéo de l’interview accordée à CBS par John Brennan :

https://www.youtube.com/watch?v=fJiYVKhC7M4

A consulter dans nos archives :

http://www.tunisie-secret.com/Syrie-le-journal-Le-Monde-se-moque-du-monde_a425.html

http://www.tunisie-secret.com/Et-si-le-regime-Assad-n-avait-pas-utilise-d-armes-chimiques-le-21-aout_a594.html

http://www.tunisie-secret.com/Al-Ghouta-tuer-des-enfants-syriens-pour-justifier-une-intervention-militaire_a647.html

http://www.tunisie-secret.com/Syrie-c-est-tranche-ce-sont-les-rebelles-qui-ont-utilise-du-gaz-Sarin-de-combat_a583.html

http://www.tunisie-secret.com/Explosif-la-Turquie-et-l-Arabie-Saoudite-derriere-le-genocide-chimique-en-Syrie_a869.html

http://www.tunisie-secret.com/Le-Qatar-est-derriere-les-armes-chimiques-en-Syrie_a485.html