Je fais ce rappel pour dire aux gladiateurs européens de l’anti-terrorisme, qui ont abrité les islamistes chez eux, avant d’applaudir unanimement le « printemps arabe », que leurs condamnations aujourd’hui et leurs messages d’amitié à la Tunisie sont certes louables, mais ils n’effaceront pas leur responsabilité dans la prolifération du terrorisme et du djihadisme islamiste partout dans le monde.
Si les déclarations du président François Hollande et de son premier-ministre Manuel Valls touchent les Tunisiens par leur authenticité et crédibilité, on ne peut pas en dire autant de l’homélie pharisienne de Monsieur Sarkozy : «Au nom de l’UMP, j’adresse à leurs familles et à leurs proches toutes mes condoléances et ma solidarité face au drame qui les touche (...) La France toute entière est aux côtés de la Tunisie, de ses autorités et de son peuple dans cette épreuve (...) Plus que jamais la France et ses alliés doivent combattre sans faiblesse la barbarie terroriste où qu’elle se trouve parce qu’elle est une menace pour nos pays, et parce qu’elle est l’ennemie de la civilisation».
On ne peut pas être et avoir été ? Peut-on prétendre combattre sans faiblesse la barbarie terroriste, lorsqu’on a été son allié déterminant dans la campagne de type néocoloniale, qui a été conduite contre la Libye et dont on mesure les conséquences chaotiques aujourd’hui ? Nicolas Sarkozy savait parfaitement que son fantoche « Conseil national de transition libyen » était majoritairement islamiste et qu’il comptait même dans ses rangs un ancien membre d’Al-Qaïda, Abdelhakim Belhadj. Nicolas Sarkozy savait intimement que les quantités d’armes impressionnantes livrées par la France, payées par le Qatar et introduites en Libye par les frontières sud de la Tunisie, allaient forcément tomber entre les mains des islamo-fascistes que le philosophe-guerrier, Bernard-Henri Lévy, présentait alors comme de vaillants révolutionnaires et combattants de la cause démocratique et droit-de-l’hommienne.
Nicolas Sarkozy savait, mais il y est allé quand même, suivant en cela l’exemple de George W.Bush dans sa croisade contre l’Irak en 2003. C’est ce précédent qui a autorisé certains occidentaux à aller casser de l’Arabe ou de l’Africain, en toute impunité, sous le prétexte fallacieux des droits de l’homme et du messianisme démocratique.
Lorsqu’on a été le complice utile de l’émirat bédouin du Qatar, qui soutient l’Internationale islamiste et qui finance toutes ses ramifications terroristes dans le monde arabe, en Afrique et même en Europe, il faut avoir la décence de se taire, faute de s’excuser auprès des peuples libyen et tunisien qui subissent aujourd’hui les conséquences dramatiques de la destruction programmatique de la Libye.
Près de 4 millions de Libyens vivent aujourd’hui en exil, dont la moitié est en Tunisie. Les autres, restés dans cette Libye implosée et livrée à une guerre fratricide entre les différentes factions islamistes, vivent dans l’insécurité et bientôt la famine. Le sinistre « Etat islamique » (Ei), qui a revendiqué l’attaque terroriste du Bardo, contrôle depuis déjà quatre mois une bonne partie des territoires libyens, en attendant la grande offensive, y compris sur le sud tunisien.
Selon Rafik Chelly, le secrétaire d’Etat tunisien chargé des affaires sécuritaires, « les deux auteurs de l'attentat du musée du Bardo à Tunis se sont formés au maniement des armes en Libye », dans des camps d’entraînement de djihadistes à Sabratha, Benghazi et Derna, initialement supervisés par le Qatar et la Turquie, pour les envoyer mener le « djihad démocratique » en Syrie, où le premier contingent arabe de terroristes est de nationalité tunisienne et le premier contingent européen de terroristes est de nationalité française. Jusqu’au traumatisme de janvier dernier en France, certains apprentis sorciers semblaient avoir oublié que l’islamo-terrorisme, boosté par le « printemps arabe », ne connait ni religion, ni nation, ni pays, ni frontières, ni culture.
Mezri Haddad, ancien diplomate et philosophe, publié dans le Huffington Post du 20 mars 2015.
Pour lire l’article dans son intégralité :
http://www.huffingtonpost.fr/mezri-haddad/terrorisme-printemps-arabe-islam-radical_b_6910412.html
Si les déclarations du président François Hollande et de son premier-ministre Manuel Valls touchent les Tunisiens par leur authenticité et crédibilité, on ne peut pas en dire autant de l’homélie pharisienne de Monsieur Sarkozy : «Au nom de l’UMP, j’adresse à leurs familles et à leurs proches toutes mes condoléances et ma solidarité face au drame qui les touche (...) La France toute entière est aux côtés de la Tunisie, de ses autorités et de son peuple dans cette épreuve (...) Plus que jamais la France et ses alliés doivent combattre sans faiblesse la barbarie terroriste où qu’elle se trouve parce qu’elle est une menace pour nos pays, et parce qu’elle est l’ennemie de la civilisation».
On ne peut pas être et avoir été ? Peut-on prétendre combattre sans faiblesse la barbarie terroriste, lorsqu’on a été son allié déterminant dans la campagne de type néocoloniale, qui a été conduite contre la Libye et dont on mesure les conséquences chaotiques aujourd’hui ? Nicolas Sarkozy savait parfaitement que son fantoche « Conseil national de transition libyen » était majoritairement islamiste et qu’il comptait même dans ses rangs un ancien membre d’Al-Qaïda, Abdelhakim Belhadj. Nicolas Sarkozy savait intimement que les quantités d’armes impressionnantes livrées par la France, payées par le Qatar et introduites en Libye par les frontières sud de la Tunisie, allaient forcément tomber entre les mains des islamo-fascistes que le philosophe-guerrier, Bernard-Henri Lévy, présentait alors comme de vaillants révolutionnaires et combattants de la cause démocratique et droit-de-l’hommienne.
Nicolas Sarkozy savait, mais il y est allé quand même, suivant en cela l’exemple de George W.Bush dans sa croisade contre l’Irak en 2003. C’est ce précédent qui a autorisé certains occidentaux à aller casser de l’Arabe ou de l’Africain, en toute impunité, sous le prétexte fallacieux des droits de l’homme et du messianisme démocratique.
Lorsqu’on a été le complice utile de l’émirat bédouin du Qatar, qui soutient l’Internationale islamiste et qui finance toutes ses ramifications terroristes dans le monde arabe, en Afrique et même en Europe, il faut avoir la décence de se taire, faute de s’excuser auprès des peuples libyen et tunisien qui subissent aujourd’hui les conséquences dramatiques de la destruction programmatique de la Libye.
Près de 4 millions de Libyens vivent aujourd’hui en exil, dont la moitié est en Tunisie. Les autres, restés dans cette Libye implosée et livrée à une guerre fratricide entre les différentes factions islamistes, vivent dans l’insécurité et bientôt la famine. Le sinistre « Etat islamique » (Ei), qui a revendiqué l’attaque terroriste du Bardo, contrôle depuis déjà quatre mois une bonne partie des territoires libyens, en attendant la grande offensive, y compris sur le sud tunisien.
Selon Rafik Chelly, le secrétaire d’Etat tunisien chargé des affaires sécuritaires, « les deux auteurs de l'attentat du musée du Bardo à Tunis se sont formés au maniement des armes en Libye », dans des camps d’entraînement de djihadistes à Sabratha, Benghazi et Derna, initialement supervisés par le Qatar et la Turquie, pour les envoyer mener le « djihad démocratique » en Syrie, où le premier contingent arabe de terroristes est de nationalité tunisienne et le premier contingent européen de terroristes est de nationalité française. Jusqu’au traumatisme de janvier dernier en France, certains apprentis sorciers semblaient avoir oublié que l’islamo-terrorisme, boosté par le « printemps arabe », ne connait ni religion, ni nation, ni pays, ni frontières, ni culture.
Mezri Haddad, ancien diplomate et philosophe, publié dans le Huffington Post du 20 mars 2015.
Pour lire l’article dans son intégralité :
http://www.huffingtonpost.fr/mezri-haddad/terrorisme-printemps-arabe-islam-radical_b_6910412.html