Il y a déjà un bon moment que nous avons révélé le projet tuniso-qatari de transférer la direction des Frères musulmans du Caire vers Tunis. Classée comme organisation terroriste par le nouveau régime égyptien, la secte des Frères musulmans a dû se replier sur Doha, capitale mondiale de l’islamo-terrorisme, en attendant de trouver une base géographiquement plus stratégique où s’installer durablement pour mener sa contre-offensive après son éradication en Egypte et sa défaite en Syrie (voir ci-dessous les liens de nos archives).
Le transfert des Frères musulmans à Tunis, une décision prise il y a un an
Le The Middle East avait d’ailleurs confirmé le fait que « Le président d’Ennahda, par ailleurs membre de la direction générale des Frères musulmans et seul candidat au poste de guide suprême de cette confrérie, a subi des pressions de la part du Qatar pour transférer à Tunis le siège des Frères musulmans ». Selon ce journal britannique bien renseigné, R.Ghannouchi s’est plié aux exigences du Qatar, mais en demandant qu’on lui accorde juste trois mois, en raison de la campagne électorale.
On doit rappeler d’abord que ce projet a été décidé il y a une année à Istanbul, lors de la réunion des dirigeants des Frères musulmans sous le prétexte d’un colloque intitulé « Consolidation des libertés mondiales », lors duquel R.Ghannouchi a été d’ailleurs désigné coordinateur général des Frères musulmans, sous la pression du Qatar et de la Turquie. Ce projet a été par la suite finalisé lors de la rencontre des Frères musulmans en Tunisie, à l’occasion d’un autre colloque-écran tenu à Tunis du 16 au 18 janvier 2014, sous la houlette de l’ambassade du Qatar en Tunisie. Il a été question alors d’accueillir plusieurs islamistes égyptiens provisoirement réfugiés à Doha. Avec le consentement du président usurpateur de Carthage, Rached Ghannouchi, lui-même guide au sein de la confrérie, l’avait promis à ses « Frères » et surtout à son Seigneur, Tamim Bin Hamad, à la tête de l’émirat gazier depuis le limogeage de son père par les services anglo-américains. La concrétisation de cette promesse devait intervenir tout de suite après les élections tunisiennes prévues pour octobre-novembre prochain.
Qaradaoui, émissaire de Tamim auprès de Ghannouchi
Mais des éléments nouveaux, notamment ce qui se passe en Irak avec l’EIIL, sont intervenus pour modifier ce calendrier. Des pressions saoudiennes, égyptiennes et américaines ont obligé l’Emirat voyou du Qatar de se débarrasser illico des réfugiés islamistes à Doha. C’est ainsi que Tamim Bin Hamad a chargé Youssef Qaradaoui d’évoquer la question avec Rached Ghannouchi, lors du congrès des Frères musulmans à Istanbul, le 20 août dernier. De sources fiables et recoupées, Rached Ghannouchi a réitéré sa promesse mais pas avant les élections. Il a supplié son supérieur hiérarchique, Qaradaoui, de convaincre son « altesse royale » que le transfert immédiat des Frères musulmans égyptiens en Tunisie pourrait provoquer la colère des Tunisiens et priver Ennahda d’une victoire certaine, d’autant plus que les partis laïcs profiteraient de cette affaire pour les discréditer auprès de l’opinion publique et de la société civile.
Toujours selon le The Middle East, R.Ghannouchi aurait dit à Qaradaoui que « Le meilleur cadeau à nos frères égyptiens et Qataris, ce serait de leur offrir la victoire écrasante d’Ennahda aux élections. Tout de suite après, le siège des Frères musulmans sera transféré à Tunis et tous nos frères exilés seront chez eux en Tunisie. Nous devons tous faire preuve de ruse et patienter juste trois mois, pour ne pas tout perdre ».
Le vilain petit Qatar se fait encore plus petit
Si machiavélique soit-elle, l’argumentation de R.Ghannouchi a convaincu Youssef Qaradaoui mais pas l’émir du Qatar, qui l’aurait très mal prise. C’est que les pressions sur Tamim Bin Hamad sont devenues, depuis quatre semaines, quotidiennes et insupportables, ce dernier s’étant engagé il y a déjà deux mois, devant les Saoudiens, d’éloigner de la région les Frères musulmans résidants à Doha. C’est à ce moment là que la solution de les installer à Tunis a été adoptée, après le refus « fraternel » d’Erdogan de les accueillir en Turquie en raison des enquêtes approfondies que mènent les services britanniques et canadiens sur les activités secrètes des Frères musulmans, sur leur prosélytisme en Grande Bretagne et au Canada, ainsi que sur leurs relations autrefois présumées et aujourd'hui avérées avec le djihadisme terroriste, y compris celui d'Al-Qaïda.
Ne pouvant pas faire autrement –le Conseil de Coopération du Golfe lui ayant donné un ultimatum de 7 jours pour exécuter ce qui a été auparavant convenu à Djeddah, le 30 août 2014, avec le ministre qatari des Affaires étrangères, Khaled Al-Attia- l’émir du Qatar a été obligé d’expédier ses protégés devenus encombrants en Turquie, en Indonésie et au Soudan. Selon des informations dignes de foi, il s’est rangé de l’avis de Qaradaoui, qui l’a assuré que c’est une question de trois mois et sa volonté sera exaucée avec le transfert du siège des Frères musulmans et de sa direction en Tunisie.
Les islamistes Frères musulmans qui viennent d’être « fraternellement » expulsés vers la Turquie et l’Indonésie sont Wajdi Ghanim, Jamel Abdessatar, Mahmoud Hussein, secrétaire générale de l’organisation, Issam Talima, ex-directeur du bureau de Youssef Qaradaoui, Hamza Zawba, porte-parole du parti « Liberté et Justice », Amrou Darraj, président de la commission des relations extérieures au sein de ce parti, et Achraf Badreddine, ex-député du même parti au parlement égyptien.
Tout porte à croire que la destination finale de ces Frères musulmans provisoirement installés en Turquie, en Indonésie et au Soudan, sera la Tunisie. A condition, bien évidemment, qu’Ennahda gagne les prochaines élections prévues en octobre 2014. Les électeurs Tunisiens savent donc à quoi s'attendre !
Nebil Ben Yahmed
Notre article du 20avril 2014 http://www.tunisie-secret.com/Exclusif-Ayman-al-Zaouahiri-installe-en-Libye-et-Qaradaoui-bientot-a-Tunis-video_a873.html
Article du 3 novembre 2013 http://www.tunisie-secret.com/Comment-l-Egypte-a-fait-capoter-le-complot-d-Ayman-Zawahiri-Mohamed-Morsi-et-Rached-Ghannouchi_a685.html
Le transfert des Frères musulmans à Tunis, une décision prise il y a un an
Le The Middle East avait d’ailleurs confirmé le fait que « Le président d’Ennahda, par ailleurs membre de la direction générale des Frères musulmans et seul candidat au poste de guide suprême de cette confrérie, a subi des pressions de la part du Qatar pour transférer à Tunis le siège des Frères musulmans ». Selon ce journal britannique bien renseigné, R.Ghannouchi s’est plié aux exigences du Qatar, mais en demandant qu’on lui accorde juste trois mois, en raison de la campagne électorale.
On doit rappeler d’abord que ce projet a été décidé il y a une année à Istanbul, lors de la réunion des dirigeants des Frères musulmans sous le prétexte d’un colloque intitulé « Consolidation des libertés mondiales », lors duquel R.Ghannouchi a été d’ailleurs désigné coordinateur général des Frères musulmans, sous la pression du Qatar et de la Turquie. Ce projet a été par la suite finalisé lors de la rencontre des Frères musulmans en Tunisie, à l’occasion d’un autre colloque-écran tenu à Tunis du 16 au 18 janvier 2014, sous la houlette de l’ambassade du Qatar en Tunisie. Il a été question alors d’accueillir plusieurs islamistes égyptiens provisoirement réfugiés à Doha. Avec le consentement du président usurpateur de Carthage, Rached Ghannouchi, lui-même guide au sein de la confrérie, l’avait promis à ses « Frères » et surtout à son Seigneur, Tamim Bin Hamad, à la tête de l’émirat gazier depuis le limogeage de son père par les services anglo-américains. La concrétisation de cette promesse devait intervenir tout de suite après les élections tunisiennes prévues pour octobre-novembre prochain.
Qaradaoui, émissaire de Tamim auprès de Ghannouchi
Mais des éléments nouveaux, notamment ce qui se passe en Irak avec l’EIIL, sont intervenus pour modifier ce calendrier. Des pressions saoudiennes, égyptiennes et américaines ont obligé l’Emirat voyou du Qatar de se débarrasser illico des réfugiés islamistes à Doha. C’est ainsi que Tamim Bin Hamad a chargé Youssef Qaradaoui d’évoquer la question avec Rached Ghannouchi, lors du congrès des Frères musulmans à Istanbul, le 20 août dernier. De sources fiables et recoupées, Rached Ghannouchi a réitéré sa promesse mais pas avant les élections. Il a supplié son supérieur hiérarchique, Qaradaoui, de convaincre son « altesse royale » que le transfert immédiat des Frères musulmans égyptiens en Tunisie pourrait provoquer la colère des Tunisiens et priver Ennahda d’une victoire certaine, d’autant plus que les partis laïcs profiteraient de cette affaire pour les discréditer auprès de l’opinion publique et de la société civile.
Toujours selon le The Middle East, R.Ghannouchi aurait dit à Qaradaoui que « Le meilleur cadeau à nos frères égyptiens et Qataris, ce serait de leur offrir la victoire écrasante d’Ennahda aux élections. Tout de suite après, le siège des Frères musulmans sera transféré à Tunis et tous nos frères exilés seront chez eux en Tunisie. Nous devons tous faire preuve de ruse et patienter juste trois mois, pour ne pas tout perdre ».
Le vilain petit Qatar se fait encore plus petit
Si machiavélique soit-elle, l’argumentation de R.Ghannouchi a convaincu Youssef Qaradaoui mais pas l’émir du Qatar, qui l’aurait très mal prise. C’est que les pressions sur Tamim Bin Hamad sont devenues, depuis quatre semaines, quotidiennes et insupportables, ce dernier s’étant engagé il y a déjà deux mois, devant les Saoudiens, d’éloigner de la région les Frères musulmans résidants à Doha. C’est à ce moment là que la solution de les installer à Tunis a été adoptée, après le refus « fraternel » d’Erdogan de les accueillir en Turquie en raison des enquêtes approfondies que mènent les services britanniques et canadiens sur les activités secrètes des Frères musulmans, sur leur prosélytisme en Grande Bretagne et au Canada, ainsi que sur leurs relations autrefois présumées et aujourd'hui avérées avec le djihadisme terroriste, y compris celui d'Al-Qaïda.
Ne pouvant pas faire autrement –le Conseil de Coopération du Golfe lui ayant donné un ultimatum de 7 jours pour exécuter ce qui a été auparavant convenu à Djeddah, le 30 août 2014, avec le ministre qatari des Affaires étrangères, Khaled Al-Attia- l’émir du Qatar a été obligé d’expédier ses protégés devenus encombrants en Turquie, en Indonésie et au Soudan. Selon des informations dignes de foi, il s’est rangé de l’avis de Qaradaoui, qui l’a assuré que c’est une question de trois mois et sa volonté sera exaucée avec le transfert du siège des Frères musulmans et de sa direction en Tunisie.
Les islamistes Frères musulmans qui viennent d’être « fraternellement » expulsés vers la Turquie et l’Indonésie sont Wajdi Ghanim, Jamel Abdessatar, Mahmoud Hussein, secrétaire générale de l’organisation, Issam Talima, ex-directeur du bureau de Youssef Qaradaoui, Hamza Zawba, porte-parole du parti « Liberté et Justice », Amrou Darraj, président de la commission des relations extérieures au sein de ce parti, et Achraf Badreddine, ex-député du même parti au parlement égyptien.
Tout porte à croire que la destination finale de ces Frères musulmans provisoirement installés en Turquie, en Indonésie et au Soudan, sera la Tunisie. A condition, bien évidemment, qu’Ennahda gagne les prochaines élections prévues en octobre 2014. Les électeurs Tunisiens savent donc à quoi s'attendre !
Nebil Ben Yahmed
Notre article du 20avril 2014 http://www.tunisie-secret.com/Exclusif-Ayman-al-Zaouahiri-installe-en-Libye-et-Qaradaoui-bientot-a-Tunis-video_a873.html
Article du 3 novembre 2013 http://www.tunisie-secret.com/Comment-l-Egypte-a-fait-capoter-le-complot-d-Ayman-Zawahiri-Mohamed-Morsi-et-Rached-Ghannouchi_a685.html