D’abord une précision : contrairement à ce qui a été dit dans certains médias tunisiens, l’interview de Rafik Chelly n’a pas été publiée dans le quotidien algérien « Al-Khabar », mais dans le journal tunisien Al-Tounissia, le 4 août 2014.
Par son mutisme, la troïka a boosté Abou Iyadh
A la question « Est-il vrai que l’occupation de la Tunisie –comme le pensent certains observateurs pessimistes- par des organisations terroristes n’est qu’une question de temps, et que nous allons vivre le scénario libyen, syrien et irakien ? », l’ancien haut responsable au ministère de l’Intérieur, Rafik Chelly, a répondu : « On doit d’abord revenir à l’historique des événements qui nous ont mené à la situation actuelle. Aussi, depuis l’annonce par Abou Iyadh de la création d’Ansar al-charia, en avril 2011, après avoir bénéficié de l’amnistie générale, il a fait une démonstration de force en mai 2012, en sortant à Kairouan avec 5000 de ses adeptes. Malgré la menace que ces derniers constituaient sur la sécurité nationale, la troïka a observé le mutisme, ce qui a encouragé Abou Iyadh et ses troupes de réapparaitre l’année suivante, en déclarant qu’il est capable de mobiliser 50 000 personnes. Son intention était de profiter de la situation pour déclarer la ville de Kairouan émirat islamiste, ce qui a inquiété Ennahda, qui a interdit cette manifestation pour préserver son image auprès de l’opinion publique tunisienne et internationale… ».
Selon Rafik Chelly, c’est après l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi qu’Ali Larayedh a été contraint de classer Ansar al-charia comme une organisation terroriste, en dépit de l’opposition radicale de certains hauts responsables d’Ennahda. Et c’est à la suite de cette décision tardive que les dirigeants d’Ansar al-charia ont fui la Tunisie vers la Libye, où ils ont rejoint Abou Iyadh pour constituer, des camps d'entrainement à Sebrata et à Derna.
C'est le Qatar qui a rapatrié les djihadistes de l'EIIL
A la seconde question, «Ne pensez vous pas que c’est l’échec des islamistes en Libye qui a mis toute la région en danger imminent ? », Rafik Chelly a répondu que « L’échec cuisant des islamistes après les dernières élections du Conseil National a constitué un tournant périlleux. Il y a eu l’opération de l’aéroport (Libye), ensuite les déplacements d’Abdelhakim Belhadj, de Belkaïd et d’Ali Sallabi en Turquie, au Qatar et en Irak pour rencontrer l’EIIL, et ce pour deux raisons : primo, rapatrier les djihadistes maghrébins en Libye, secundo, conclure des contrats de vente d’armes modernes, avec l’accord de certains pays. L’aéroport de Syrte a été aménagé pour accueillir les cargos d’armes, de même que l’aéroport de Miitika ».
Faisant état de sources fiables, Rafik Chelly a ajouté que « Des avions sont arrivés en Libye à partir du Qatar, et elles étaient pleines de djihadistes, ce qui explique les succès d’Ansar al-charia, notamment leur occupation d’une base militaire à Benghazi… Le nombre de ces éléments terroristes qui viennent de l’EIIL, dont beaucoup de tunisiens, oscille entre 4000 et 5000. Leur objectif, imposer leur domination sur la capitale, ensuite occuper Zentan , auquel cas, le danger sur la Tunisie n’en sera que plus grand avec le franchissement des frontières….. ». Contacté par le correspondant de Tunisie-Secret à Tunis, Rafik Chelly a indiqué que parmi ces 5000 djihadistes, il y a près de 200 éléments de nationalité française. Autrement dit, des binationaux.
Rencontre secrète dans une ville Turque
On rappellera ici que, déjà en janvier 2014, Rafik Chelly a déclaré que au quotidien Attounisia (17 janvier), que « 4500 djihadistes tunisiens appartenant au mouvement d’Ansar al-charia, sont actuellement dans des camps d'entrainement en Libye ». Les 5000 djihadistes en question reviennent donc à leur point de départ, la Libye, où ils ont été entrainés et d’où les services qataris les ont transportés vers la Syrie, dès la fin de l’année 2011.
On précisera enfin que, sur la base de rapports de renseignement parvenus au journal algérien « Al-Bilad al-Jazairiya », celui-ci a révélé, dans son édition du 4 juillet dernier que des djihadistes libyens appartenant à Ansar al-charia, ainsi que des éléments de l’EIIL, se sont rencontrés dans une ville en Turquie pour conclure un accord consistant à transférer les djihadistes d’origine maghrébine présents en Irak, à les transférer vers la Libye pour renforcer les rangs d’Ansar al-charia dans ce pays ainsi qu’en Tunisie. Le même rapport de renseignement indique que l’EIIL a décidé d’élargir son djihad au Maghreb arabe et dans le Sahel, loin d’un Moyen-Orient déjà partiellement conquis.
Nebil Ben Yahmed
Par son mutisme, la troïka a boosté Abou Iyadh
A la question « Est-il vrai que l’occupation de la Tunisie –comme le pensent certains observateurs pessimistes- par des organisations terroristes n’est qu’une question de temps, et que nous allons vivre le scénario libyen, syrien et irakien ? », l’ancien haut responsable au ministère de l’Intérieur, Rafik Chelly, a répondu : « On doit d’abord revenir à l’historique des événements qui nous ont mené à la situation actuelle. Aussi, depuis l’annonce par Abou Iyadh de la création d’Ansar al-charia, en avril 2011, après avoir bénéficié de l’amnistie générale, il a fait une démonstration de force en mai 2012, en sortant à Kairouan avec 5000 de ses adeptes. Malgré la menace que ces derniers constituaient sur la sécurité nationale, la troïka a observé le mutisme, ce qui a encouragé Abou Iyadh et ses troupes de réapparaitre l’année suivante, en déclarant qu’il est capable de mobiliser 50 000 personnes. Son intention était de profiter de la situation pour déclarer la ville de Kairouan émirat islamiste, ce qui a inquiété Ennahda, qui a interdit cette manifestation pour préserver son image auprès de l’opinion publique tunisienne et internationale… ».
Selon Rafik Chelly, c’est après l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi qu’Ali Larayedh a été contraint de classer Ansar al-charia comme une organisation terroriste, en dépit de l’opposition radicale de certains hauts responsables d’Ennahda. Et c’est à la suite de cette décision tardive que les dirigeants d’Ansar al-charia ont fui la Tunisie vers la Libye, où ils ont rejoint Abou Iyadh pour constituer, des camps d'entrainement à Sebrata et à Derna.
C'est le Qatar qui a rapatrié les djihadistes de l'EIIL
A la seconde question, «Ne pensez vous pas que c’est l’échec des islamistes en Libye qui a mis toute la région en danger imminent ? », Rafik Chelly a répondu que « L’échec cuisant des islamistes après les dernières élections du Conseil National a constitué un tournant périlleux. Il y a eu l’opération de l’aéroport (Libye), ensuite les déplacements d’Abdelhakim Belhadj, de Belkaïd et d’Ali Sallabi en Turquie, au Qatar et en Irak pour rencontrer l’EIIL, et ce pour deux raisons : primo, rapatrier les djihadistes maghrébins en Libye, secundo, conclure des contrats de vente d’armes modernes, avec l’accord de certains pays. L’aéroport de Syrte a été aménagé pour accueillir les cargos d’armes, de même que l’aéroport de Miitika ».
Faisant état de sources fiables, Rafik Chelly a ajouté que « Des avions sont arrivés en Libye à partir du Qatar, et elles étaient pleines de djihadistes, ce qui explique les succès d’Ansar al-charia, notamment leur occupation d’une base militaire à Benghazi… Le nombre de ces éléments terroristes qui viennent de l’EIIL, dont beaucoup de tunisiens, oscille entre 4000 et 5000. Leur objectif, imposer leur domination sur la capitale, ensuite occuper Zentan , auquel cas, le danger sur la Tunisie n’en sera que plus grand avec le franchissement des frontières….. ». Contacté par le correspondant de Tunisie-Secret à Tunis, Rafik Chelly a indiqué que parmi ces 5000 djihadistes, il y a près de 200 éléments de nationalité française. Autrement dit, des binationaux.
Rencontre secrète dans une ville Turque
On rappellera ici que, déjà en janvier 2014, Rafik Chelly a déclaré que au quotidien Attounisia (17 janvier), que « 4500 djihadistes tunisiens appartenant au mouvement d’Ansar al-charia, sont actuellement dans des camps d'entrainement en Libye ». Les 5000 djihadistes en question reviennent donc à leur point de départ, la Libye, où ils ont été entrainés et d’où les services qataris les ont transportés vers la Syrie, dès la fin de l’année 2011.
On précisera enfin que, sur la base de rapports de renseignement parvenus au journal algérien « Al-Bilad al-Jazairiya », celui-ci a révélé, dans son édition du 4 juillet dernier que des djihadistes libyens appartenant à Ansar al-charia, ainsi que des éléments de l’EIIL, se sont rencontrés dans une ville en Turquie pour conclure un accord consistant à transférer les djihadistes d’origine maghrébine présents en Irak, à les transférer vers la Libye pour renforcer les rangs d’Ansar al-charia dans ce pays ainsi qu’en Tunisie. Le même rapport de renseignement indique que l’EIIL a décidé d’élargir son djihad au Maghreb arabe et dans le Sahel, loin d’un Moyen-Orient déjà partiellement conquis.
Nebil Ben Yahmed